Cancer du foie et consommation d'alcool : pas tous égaux face au risque

Dans une étude publiée dans The Lancet Oncology, le professeur Zucman-Rossi et son équipe du Centre de Recherche des Cordeliers ont identifié deux gènes WNT3A-WNT9A dont des variations génétiques sont associées au risque de développer un carcinome hépatocellulaire (CHC) en cas de consommation excessive d'alcool. Plus de 4000 patients consommateurs chroniques et excessifs d'alcool ont été recrutés en France et en Belgique dans des centres spécialisés dans le dépistage et le traitement du cancer du foie.

Les résultats montrent que les 32% porteurs d'une variation protectrice des gènes WNT3A-WNT9A auraient un risque moindre de développer un CHC en comparaison aux 68% non porteurs de cette variation.

Une influence sur la carcinogènèse et la réaction immunitaire

L'équipe de chercheurs a également mis en évidence que des variations génétiques sur d'autres gènes (PNPLA3, TM6SF2 et HSD17B13) modulent le risque de CHC dans un contexte de consommation excessive d'alcool. Enfin, l'étude montre que l'ensemble de ces variations génétiques modifient les mécanismes de carcinogénèse.

Les chercheurs de l'INSERM dont certains ont participé à l'étude expliquent dans un communiqué de presse : « l'influence s'exerce très précocement et module non seulement le risque de transformation des lésions hépatiques en cancer mais aussi la réaction immunitaire, dans le sens d'un effet protecteur contre le développement d'un CHC ».

Une piste pour de nouvelles cibles thérapeutiques

Ces résultats et les futurs travaux de recherche qui en découleront pourront permettre de développer de nouvelles cibles thérapeutiques pour traiter les CHC induit par l'alcool.

Mais il est utile de rappeler que la meilleure des préventions, connue depuis bien longtemps et redoutablement efficace, consiste à limiter sa consommation d'alcool.