Pneumologie

Pneumopathies communautaires : le sexe masculin et l’âge favoriseraient l’échec du traitement

Les facteurs associés à l'échec du traitement au cours des pneumonies communautaires modérément sévères ont été évalués chez les patients étant en stabilité clinique après trois jours d’antibiothérapie par bété-lactamines. L’âge et le sexe masculin seraient des facteurs associés à l’échec thérapeutique.

  • 04 Nov 2021
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    Une étude, dont les résultats sont parus en octobre 2021 dans le JAMA Network Open, a cherché à déterminer quels facteurs de risque étaient associés à l’échec du traitement des pneumopathies communautaires peu sévère. Il s’agit de l’analyse secondaire d’un essai clinique randomisé, qui avait eu lieu sur une période s’étalant de décembre 2013 à février 2018. Les patients inclus étaient hospitalisés dans un centre hospitalier pour pneumopathie communautaire moyennement sévère et dans un état stable après 3 jours de traitement antibiotique bien conduit. Au total, 310 patients ont été inclus dans l’étude et 291 dans l’analyse secondaire. Les patients ont ensuite été séparés en deux bras. Un groupe a bénéficié de béta-lactamines pendant cinq jours supplémentaires et le second groupe a reçu un placebo pendant cette même durée. Les critères ensuite évalués, définissant un échec 15 jours après la première prise d’antibiotiques, étaient la fièvre, l’absence de disparition ou d’amélioration es symptômes respiratoires et la mise en route d’un traitement antibiotique supplémentaire, quelle qu’en soit la cause.

     

    L’échec du traitement est la complication la plus grave de la pneumopathie communautaire

    La pneumopathie communautaire moyennement sévère entraîne globalement peu de complications. L’échec du traitement antibiotique représente la complication la plus grave des pneumopathies communautaires, avec son lot d’atteintes respiratoires et générales qui en découle. L’échec du traitement des pneumopathies communautaires n’est pas si rare et l’évaluation des facteurs de risques potentiels de cette complication, alors que les patients sont cliniquement stables peut permettre une meilleure prise en charge des patients à risque. Les résultats de cette étude pourraient permettre d’évaluer l’impact de la durée du traitement chez les populations ayant un risque plus élevé d’échec du traitement et pouvant éventuellement nécessite une durée d’antibiothérapie prolongée.

     

    L’âge et le sexe significativement associés à l’échec

    Parmi les 291 patients dont les dossiers ont été analysés, 174 étaient des hommes et l’âge moyen était de 69 ans. Les facteurs ayant été significativement évaluées comme étant associés à un échec du traitement antibiotique après trois jours, chez des patients ayant alors atteint la stabilité clinique, étaient le sexe masculin, l’âge, le score de sévérité de la pneumopathie, la présence d’une maladie broncho-pulmonaire chronique associée et la clairance de la créatinine. Les auteurs sont ensuite allés plus loin en excluant l’indice de sévérité de la pneumopathie. L’âge et le sexe masculin sont alors apparus comme les deux facteurs de risque associés à la survenu d’un échec du traitement de la pneumopathie communautaire peu sévère.

     

    En conclusion, les résultats de ce travail nécessitent probablement d’autres études de plus gros volume mais ils permettent d’entamer la réflexion sur la durée d’antibiothérapie dans le traitement des pneumopathies communautaires peu sévère chez les sujets à risque.

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    JDF