Pneumologie

BPCO: une association entre une expression génique induite par l’interféron et l’épaississement des parois bronchiques

L'étude de l'association entre transcriptome sanguin et épaississement des parois bronchiques sur le scanner cible 18 gènes induits par l'interféron permettant la construction d'un score. De nouvelles pistes possible pour la physiopathologie de la BPCO. D’après un entretien avec Agnès HAMZAOUI.

  • 04 Nov 2021
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    Une étude, dont les résultats sont parus en octobre 2021, dans l’European Respiratory Journal, a cherché à identifier des signatures d’expression génique associées à la physiopathologie des voies respiratoires au cours de la BPCO. Pour cela 2396 sujets, issus de l’étude COPDGene, ont bénéficié d’une étude de leur transcriptome sanguin ou bronchique par brossage, et d’une tomodensitométrie thoracique pour évaluer l’épaisseur de leurs voies respiratoires. Un score dérivé de 18 gènes stimulé par l’interféron a ensuite été établi pour évaluer le lien entre cette expression génique et l’épaississement des parois bronchiques.

    Expression génique : responsable ou reflet de la physiopathologie bronchique ?

    Le professeur Agnès HAMZAOUI, chef de service de Pneumologie à l’Hôpital d’Ariana, en Tunisie, explique qu’il existe une association entre l’épaississement des parois bronchique des patients atteints de BPCO et l’expression de gènes induite par l’interféron mais sans lien de causalité, puisqu’il ne s’agi pas d’une étude de causalité. L’hypothèse serait que l’induction d’expression de ces gènes par l’interféron alpha ou béta serait soit responsable soit le reflet de la physiopathologie bronchique de la BPCO. Agnès HAMZAOUI précise que, pour établir le lien de causalité, il faudrait de nouvelles études, notamment, sur des modèles animaux, mais les animaux n’ont pas toujours d’atteinte de leurs parois bronchiques.

    Une expression associée à un nombre plus élevé d’exacerbations

    Agnès HAMZAOUI souligne l’association entre la fréquence des exacerbations et l’expression génique induite par l’interféron. En effet, l’étude génomique à un an puis à cinq ans a montré une plus forte expression de gêne associée à in plus grand risque d’exacerbation. Ceci pourrait avoir un intérêt prédictif dans la survenue des exacerbations. Agnès HAMZOUI précise que, dans ces cas, l’on observe surtout des exacerbations virales. Cette corrélation serait expliquée par la production accrue d’interféron au moment des infections virales et non au cours des infections bactériennes. De plus, les gênes observés associés à l’épaississement des parois bronchiques correspondent à l’expression de gênes observés au cours de maladies auto-immunes, telles que le lupus.  Cette activation génique, peut-être pathogène, est donc similaire à celle observée au cours des infections virales ou du lupus.

    En conclusion, d’autres études sont nécessaires pour déterminer si l’expression génique induite par l’interféron a un caractère pathogène, qu’il faudrait bloquer, ou correspond au  reflet d’un phénomène de défense, qui  nécessiterait alors de lutter contre les virus.

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    JDF