Infectiologie
Covid-19 : 68 000 décès liés au virus en 2020 dont 13 000 liés au vieillissement
En 2020, en dehors des décès imputables au vieillissement de la population, la surmortalité directement liée au coronavirus serait de 42 000 décès, alors qu'environ 68 000 personnes ont succombé en lien la Covid-19. Des chiffres incomplets et amenés à évoluer.
- Georgiy Datsenko/iStock
En 2020, 68 000 personnes sont mortes de la Covid en France. Santé Publique France a comptabilisé de son côté environ 65 000 victimes du virus mais les auteurs de l’étude préfèrent ré-estimer ce bilan à “un peu plus de 68 000” car il faut y ajouter selon eux les morts à domicile.
Ceux-ci devraient représenter “environ 5% des décès, si l'on s'aligne sur les taux observés à l’étranger”, notent-ils.
Grippe, accidents de la route, diabètes et maladies cardiovasculaires
Pourtant, sur la même année, l’Institut national des études démographiques (Ined) estime la surmortalité à “seulement” 55 000 décès. Dans une étude publiée mercredi 17 mars, l’Ined tente d’expliquer les raisons de cet écart. Environ 13 000 morts sont directement imputables au vieillissement de la population, indépendamment de tout contexte épidémique.
Ce sont les personnes qui décèdent en raison de leur âge. Un phénomène qui “s'observe chaque année en l'absence de gain d'espérance de vie”, selon les chercheurs. “Restent donc 42 000 décès supplémentaires en 2020, liés à la pandémie de Covid-19”, poursuivent-ils.
Un bilan qui reste accablant
Mais l’Ined avance qu'une partie des morts liées au Covid-19 ne correspondrait pas au vrai bilan de l'épidémie: “Les décès par Covid-19 ont frappé en partie des personnes fragiles souffrant d'autres maladies et une fraction d'entre elles seraient de toute façon décédées en 2020, même en l'absence d'épidémie de Covid-19”, ont avancé les chercheurs. En conséquence, si l'épidémie n'avait pas existé, on aurait “attribué leur décès à une autre cause (diabète, maladie cardiovasculaire, insuffisance respiratoire chronique, etc.)”.
Si l'on ajoute qu'en raison du contexte sanitaire, plusieurs milliers de décès habituellement dus à la grippe saisonnière -quasi absente en 2020 avec les confinements et les gestes barrière- et aux accidents de la route -eux aussi plus rares en raison des limitations de déplacement- il est donc difficile de quantifier le nombre de personnes qui seraient mortes d’une autre cause dans l’année.
“Il faudra attendre de disposer d'une statistique complète des causes de décès pour estimer l'importance de ce phénomène”, conviennent les chercheurs. Quoi qu’il en soit, “le bilan de l'année 2020 reste accablant”, concluent-ils.








