L’intérêt des bronchodilatateurs en prise vespérale pour améliorer la mécanique respiratoire nocturne chez les patients souffrant de BPCO a été démontré, avec une couverture pendant au moins 10 heures. D’après un entretien avec Anh-Tuan DINH XUAN.

Une étude canadienne, dont les résultats ont été publiés en janvier 2021 dans Chest, a cherché à montrer l’intérêt des bronchodilatateurs pour améliorer la fonction respiratoire nocturne des patients atteints de BPCO. Au total, 20 patients ont été inclus dans cette étude randomisée. Un groupe de sujets a reçu de bronchodilatateurs à 20 heures et l’autre groupe a reçu un placebo. Six mesures nocturnes par sonde oesophagienne ont été prises.

Un travail courageux pour les auteurs et résilient pourles patients

Le professeur Anh-Tuan DINH XUAN, pneumologue à l’hôpital Cochin, à Paris, rappelle qu’il existe une détérioration nocturne de la fonction respiratoire chez certains patients atteints de BPCO. Des études antérieures ont déjà montré que les traitements bronchodilatateurs permettaient une augmentation du VEMS et de la capacité inspiratoire matinale. Anh Tuan DINH XUAN précise que ces études n’ont révélé que des améliorations modestes et ne s’accompagnent pas de signes tangibles. Ce travail canadien a utilisé des prises de mesures complexes et invasives puisque les vingt patients inclus ont bénéficié de mesures de la fonction respiratoire, des pressions oesophagienne, gastrique et diaphragmatique par l’intermédiaire d’une sonde oesophagienne, ainsi qu’un enregistrement électromyographique continu de la fonction diaphragmatique. La prise des bronchodilatateurs ou du placebo avait lieu à 20heures, avec une première mesure à ce moment,  puis cinq autres mesures ont été réalisées à 22heures, 2 heures, 6 heures, 7 heures et 8 heures du matin.

Une amélioration significative de la fonction respiratoire pendant 10 heures

Anh-Tuan DINH XUAN souligne que les résultats de ce travail ont atteint certains objectifs puisque l’aire sous la courbe de la capacité inspiratoire est augmentée. La mesure prise 10 heures après la prise de bronchodilatateurs, soit celle de 6 heures du matin,  a montré des résultats significatifs.  Ainsi, le traitement par bronchodilatateurs améliore le calibre bronchique. Cet effet intrinsèque réel couvre les dix premières heures et est moins efficace au cours des deux dernières heures. Pour Anh-Tuan DINH XUAN, les données issues de cette étude randomisée donnent une assise solide à cette prise en charge thérapeutique en raison de sa méthodologie substantielle et rigoureuse, même si le nombre de patients inclus reste faible.

En conclusion,  cette étude, à la méthodologie solide, incite, à traiter par bronchodilatateurs  les patients atteints de BPCO ayant des symptômes nocturnes avec encore plus de conviction.