Pneumologie

CBNPC : applications actuelles et futures de la biopsie liquide

La biopsie liquide  montre un intérêt pour guider et adapter les thérapies ciblées des CBNPC métastatiques mais laisse envisager qu’elle peut avoir un rôle intéressant dans la caractérisation des nodules lors de leur découverte, en étant moins invasive qu’une biopsie tissulaire. D’après un entretien avec Nicolas GUIBERT.

  • 11 Fév 2021
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    Une revue générale de la littérature, dont les résultats ont été publiés en mars 2020, dans l’European Respiratory Review, a fait le point sur l’intérêt de la biopsie liquide en oncologie thoracique. La biopsie liquide correspond à l’analyse des éléments « relargués » en périphérie par les tumeurs solides (l’ADN en particulier, mais également l’ARN ou encore des cellules entières). Elle peut donc être effectuée à partir du sang, mais aussi d’autres liquides biologiques comme les urines, le liquide céphalo-rachidien ou un  épanchement pleural. Elle permet d’obtenir des informations  sur le profil génétique des tumeurs thoraciques de manière beaucoup moins invasive qu’avec une biopsie tissulaire.

    Obtenir des informations en étant moins invasif

    Le docteur Nicolas GUIBERT, pneumologue au Centre Hospitalier de Toulouse, et auteur de ce travail, souligne que beaucoup de travaux sur la biopsie liquide ont été effectués car ses applications diverses constituent un sujet très innovant en oncologie thoracique.  Il explique que  le diagnostic histologique  ne peut être réalisé par la biopsie liquide. A l’heure actuelle celle-ci permet l’analyse moléculaire de la tumeur lorsque l’on ne peut pas le faire sur la biopsie initiale, évitant ainsi une nouvelle biopsie tissulaire invasive. Au moment de la progression d’un CBNPC, sous thérapie ciblée, la biopsie liquide permet d’obtenir rapidement et de manière non invasive, des informations sur les mécanismes de résistance qui sont le plus souvent d’ordre moléculaire, et rarement liés à des modifications histologiques.

    Une probable technique d’avenir

    Nicolas GUIBERT précise que la sensibilité de la  biopsie liquide en matière de CBNPC est imparfaite,  de 70 à 80%, puisque que l’on ne retrouve pas toujours d’ADN tumoral circulant. Ainsi la biopsie liquide n’a de valeur que si elle est positive et, après un test négatif, une biopsie tissulaire doit systématiquement être envisagée. Elle représente cependant une technique d’avenir pour détecter les mutations classiques comme les mutations EGFR (au diagnostic ou de résistance),  lorsque le tissu tumoral est épuisé. Nicolas GUIBERT explique également que les biomarqueurs de réponse ou de résistance aux thérapies ciblées sont désormais plus variés et mieux connus, et que la biopsie liquide repose actuellement plus volontiers sur une analyse multiplexe par séquençage à haut débit qui permet de les rechercher de manière simultanée et rapide.

    En conclusion, si  l’intérêt de la biopsie liquide est validé dans le suivi des CBNPC métastatiques, traités par thérapie ciblée,  le challenge majeur  est d’investir les stades plus précoces du dépistage  pur  à la caractérisation d’un nodule, détecté par le scanner. La limite principale est le taux habituellement très faible d’ADN circulant aux stades précoces.

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    JDF