Gynéco-obstétrique

Prévention du cancer du col : la vaccination c’est encore mieux tôt

La vaccination contre le papillomavirus (HPV) a montré chez les adolescentes et les jeunes femmes une réduction significative du risque de cancer du col de l’utérus.

  • SvetaZi/istock
  • 30 Novembre 2020
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    Le développement du cancer du col de l’utérus est directement lié dans la majorité des cas à l’action oncogénique du papillomavirus humain (HPV). Dans les études antérieures, il a été montré que ce vaccin était bien toléré et qu’il était efficace pour éviter l’infection à l’HPV chez les femmes. Il manquait pour l’instant des résultats sur la réduction du risque de cancer du col de l’utérus.

    Dans une étude parue dans le The New England Journal of Medecine, Jiayao Lei et al ont montré une réduction du risque de cancer du col de l’utérus dans la population suédoise après vaccination par le vaccin quadrivalent chez les femmes entre 10 et 30 ans.

    Enfin une diminution du nombre de cancer

    L’étude est basée sur l’analyse des registres de 1 672 983 femmes suédoises âgées entre 10 et 30 ans entre 2006 et 2017. L’analyse de ces femmes était réalisée jusqu’à leurs 31 ans. L’objectif de l’étude était d’analyser le lien entre la vaccination contre l’HPV et le risque de cancer du col de l’utérus.

    Dans les registres, environ 1/3 des femmes avaient reçu la vaccination contre l’HPV. Au total, un cancer du col de l’utérus a été diagnostiqué chez 19 femmes vaccinées et 538 non vaccinées. L’incidence cumulée de cancer du col de l’utérus à 30 ans était de 47/100 000 femmes dans le groupe vacciné contre 94/100 000 femmes pour les non vaccinées. Après ajustement sur plusieurs facteurs (âge au moment de l’analyse, lieu de résidence, caractéristiques des parents), le ratio du taux d’incidence était de 0,37 (IC 95% = [0,21–0,57]).

    Une efficacité variable selon l’âge de vaccination

    Chez les femmes vaccinées entre 17 et 30 ans, l’incidence cumulée était de 54/100 000 à 30 ans contre 4/100 000 à 28 ans si la vaccination avait eu lieu avant 17 ans.

    En reprenant les mêmes facteurs d’ajustement, en stratifiant sur l’âge à la vaccination et en comparant à la population non vaccinée, les ratios du taux d’incidence de cancer du col de l’utérus étaient de 0,12 (IC 95% = [0,00–0,34]) dans le groupe vacciné avant 17 ans et de 0,47 (IC 95% = [0,27–0,75]) dans le groupe vacciné entre 17 et 30 ans.

    Et la survie ?

    Ces données donnent de sérieux arguments en faveur de la vaccination dès l’adolescence des femmes contre l’HPV. Des données plus matures en termes de survie globale seraient intéressantes mais seront difficiles à obtenir à l’échelle de la population. L’évaluation reste également incomplète : la vaccination chez les hommes pourra également avoir un impact sur la contamination par l’HPV et il sera intéressant d’évaluer l’incidence des cancers de la tête et du cou liés à l’HPV avant et après la mise en place de la vaccination.

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