Pneumologie

Asthme et grossesse : poursuite des biothérapies dans les cas sévères ?

Le traitement des maladies allergiques et notamment de l’asthme sévère pendant la grossesse par les biothérapies nécessite de prendre position pour évaluer le rapport bénéfice/risque. D’après un entretien avec Cécile CHENIVESSE.

  • 21 Mai 2020
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    Une revue de la littérature, dont les résultats ont été publiés en mars 2020 dans Allergy, a cherché à donner une réponse claire sur la poursuite ou non des biothérapies dans la maladie allergique sévère pendant la grossesse.  Au total, sur les 5425 articles retenus, douze étaient analysables. Parmi eux, une étude cohorte, principalement, et onze cas cliniques ont apporté un début de réponse.

     

    Une cohorte apporte des résultats

    Le docteur Cécile CHENIVESSE, pneumologue au Centre Hospitalier Universitaire de Lille, rappelle que la maladie allergique est la plus fréquente des maladies de la femme enceinte. La question de la poursuite ou non des traitements et notamment des biothérapies est régulièrement posée : faut-il prendre le risque d’une perte de contrôle de la maladie dès lors que le risque tératogène des biothérapies est inconnu ? Elle explique que la cohorte EXPECT est la seule existante et porteuse de réponses. Dans cette cohorte, 191 femmes enceintes asthmatiques ont poursuivi leur traitement par omalizumab, et le taux de malformations congénitales, majeures ou non, est apparu identique que dans la cohorte Canadienne comparative.

     

    Une position claire pour l’omalizumab

    Cécile CHENIVESSE précise que la poursuite de l’omalizumab pendant la grossesse aurait simplement fait très modérément augmenter le risque de prématurité mais sans preuve formelle. Ces données sont donc rassurantes et incitent à poursuivre l’omalizumab chez les femmes enceintes qui en ont besoin, en raison d’un asthme sévère, dont les complications fœtales et maternelles sont bien connues. Elle souligne qu’il n’existe aucune donnée concernant les autres types de biothérapies. En pratique, la réflexion doit donc se faire au cas par cas.

     

    En conclusion, en dehors de l’omalizumab, il n’existe pas de réponse précise quant à la poursuite ou non des biothérapies pendant la grossesse. Le rapport bénéfice/risque reste évalué au cas par cas en attendant l’arrivée d’un vrai registre français de femmes enceintes asthmatiques traitées.

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    JDF