Infectiologie
VIH : on comprend mieux comment il se cache
Jusque-là, personne ne savait précisément où se « cachait » le virus du sida lorsque la charge virale sous traitements anti-VIH était nulle. Des chercheurs belges viennent de le découvrir. Une première mondiale.
- Rost-9D
Une avancée majeure dans la recherche sur le sida, et peut-être un premier pas vers la guérison de la maladie. Pour la toute première fois, des chercheurs belges de l’université de Gand annoncent avoir réussi à localiser le "réservoir viral" de la maladie.
Le "réservoir viral" est défini comme le site du corps humain dans lequel le virus se réfugie, se développe et peut se disséminer en cas d'arrêt du traitement. C’est ainsi que le virus peut infecter d’autres organismes.
Le virus ne disparait jamais complètement
Aujourd’hui le sida est davantage considéré comme une maladie chronique, que comme une maladie mortelle. "Le traitement contre le VIH a énormément évolué ces dernières années, ce qui permet aux patients qui prennent de façon très régulière un comprimé par jour de maintenir le virus sous contrôle durant toute leur vie", détaillent les membres de l’université de Gand dans un communiqué.
Grâce au traitement, les patients ne peuvent plus contaminer d’autres personnes. "Mais il reste toujours, cependant, une toute petite quantité de virus présente dans le corps - appelée réservoir viral- ce qui peut être à l'origine d'une réapparition massive du virus en cas d’arrêt du traitement." Voilà pourquoi aujourd’hui, un patient ne guérit pas véritablement du sida.
Le VIH ne serait pas dans un seul organe
Pour faire disparaitre la maladie, il faudrait donc éliminer ces virus résiduels. Les chercheurs de l’étude ont analysé le virus chez onze volontaires ayant arrêté, pendant une courte période, leur traitement. Le virus est donc réapparu et ils ont pu le localiser. "Le VIH se cacherait dans des cellules immunitaires spécifiques du corps et resterait ainsi sous le radar. Lorsque le patient interrompt la prise d’inhibiteurs du VIH, le virus peut resurgir à partir de ces cellules et provoquer une remontée de la charge virale ("virale rebound").
"Notre étude a montré que, contrairement à ce que l’on pensait jusqu’ici, les cellules immunitaires qui se divisent beaucoup sont coresponsables de ce réservoir viral. Nous montrons que le ‘viral rebound’ ne concerne pas un seul organe ou type de cellule spécifiques, mais peut provenir de différents types de cellules et parties du corps (comme le sang, les ganglions lymphatiques et le tissu intestinal)."
Cette découverte scientifique ouvre la voie à de nouvelles recherches. Elles aboutiront peut-être, un jour, à un moyen de guérir le sida.








