Politique

Le service sanitaire pourra se faire en plusieurs fois

Un décret publié au Journal Officiel vient de préciser que le service sanitaire des étudiants en santé, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, pourra se faire en plusieurs fois.

  • ronstik / stock
  • 13 Juin 2018
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    Le décret et l’arrété relatifs au service sanitaire pour les étudiants en santé, publiés mercredi 14 juin au Journal Officiel, précise l’étalement dans la durée du service sanitaire, d’une durée de six semaines, "sans nécessité de continuité", éventuellement réparti sur deux années consécutives, "sans toutefois excéder la fin du deuxième cycle", et dont trois semaines sont consacrées à la réalisation de l’action concrète.


    Prise en charge des frais de transport

    "Les actions menées dans le cadre du service sanitaire privilégient les thématiques relevant d'enjeux prioritaires de prévention en santé, notamment l'alimentation, l'activité physique, les addictions, la santé sexuelle", indique également le décret.

    Le texte précise encore que "les étudiants en santé perçoivent, pour la réalisation du service sanitaire, l'indemnité de frais de transport ou bénéficient de la prise en charge des frais de transport", avant de rappeler les objectifs du service sanitaire, promesse de campagne d’Emmanuel Macron : "le service sanitaire contribue à la promotion de la santé, notamment à la prévention, dans tous les milieux et tout au long de la vie. Il répond aux enjeux de santé publique de promotion des comportements favorables à la santé et contribue à la réduction des inégalités sociales et territoriales en matière de santé. Il permet la formation des futurs professionnels de santé et renforce leur sensibilisation à ces enjeux en assurant leur maîtrise des connaissances et compétences nécessaires."


    50 000 étudiants par an

    Dès la rentrée 2018, 47 000 étudiants en santé (médecine, soins dentaires, maïeutique, pharmacie, infirmiers et kinésithérapie) accompliront ainsi des missions de prévention dans des écoles, des entreprises et autres lieux de vie. Le service sanitaire sera ensuite généralisé à toutes les formations en santé (orthophonie, ergothérapie...) dès la rentrée 2019, concernant ainsi à terme 50 000 étudiants par an.

    "La prévention est une priorité de notre stratégie nationale de santé, souligne la ministre de la Santé Agnès Buzyn. L’enjeu de demain, c’est comment préserver son capital santé. Nous formons aujourd’hui nos professionnels aux soins, ils doivent également être imprégnés de la culture de la prévention". Pour mémoire, l'état dépense plus de 15 milliards d'euros pour les maladies liées à l'alcool et plus de 26 milliards pour celles liées au tabagisme, toutes maladies évitables par une bonne politique de prévention.


    Trois "points de vigilance"

    Il existe trois "points de vigilance" : Le service sanitaire ne doit surtout pas se substituer aux actions de préventions existantes mais les compléter. Il n'a pas non plus vocation à pallier des déficits de soins dans les déserts médicaux. Il ne doit pas être un prolongement de cursus mais doit en faire partie.

    Ce service sanitaire va donc devoir être intégré dans les différents cursus universitaires, comme pour les stages. En médecine, le service sanitaire pourrait être proposé en troisième année, avant le début des stages hospitaliers. Pour les infirmières, ce serait en deuxième ou troisième année. Lors des études de pharmacie, ce serait plutôt en quatrième année...


    Obligatoire

    Plusieurs possibilités de réalisation seront offertes selon le type d’étude et l'université si l'on en croit le rapport préparatoire du Professeur Loïc Vaillant : il durera trois mois à mi-temps, six semaines à temps plein ou 60 demi-journées. La validation de ce service sanitaire est obligatoire pour l'obtention du diplôme via des crédits ECTS.

    "Il se déroulera en trois étapes, explique Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Avec tout d’abord une période de formation, pour donner les outils nécessaires aux étudiants. Ensuite, ces derniers vont les déployer en situation, en menant une action de prévention. Enfin, ils effectueront une restitution dans le contexte académique". Chaque étudiant aura un référent auprès de qui faire cette évaluation.

    Le service sanitaire veut innover en mêlant des étudiants des diverses filières dans des projets communs. L'objectif est ainsi de favoriser l'interprofessionnalité et l'interdisciplinarité en faisant collaborer des étudiants en médecine avec des étudiants infirmiers, kinésithérapeutes ou pharmaciens. Une méthode qui vise à essayer de décloisonner l’univers de la santé en France.

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