Rhumatologie

Rhumatismes inflammatoires : la troponine serait associée à un surrisque de mortalité

Un taux élevé de troponine ultrasensible serait associé à une surmortalité golgale et cardiovasculaire chez les patients atteints de rhumatisme inflammatoire.

  • Ocskaymark /Istock
  • 02 Mai 2018
  • A A

    Si une concentration trop élevée de troponine dans le sang est depuis longtemps associée à des problèmes cardiaques, elle vient également d’être associée à une surmortalité chez les patients atteints de rhumatisme inflammatoire, même chez ceux n'ayant pas d'antécédents cardiaques.

    1 022 patients

    Les modèles standards de prédiction des risques étaient jusqu’ici sous-performants chez les patients atteints de rhumatisme inflammatoire. "Il est reconnu que nous devons développer de meilleurs moyens d'identifier les patients atteints de rhumatisme inflammatoire susceptibles de développer des maladies cardiovasculaires", a déclaré Sarah Skeoch, de l'Université de Manchester au Royaume-Uni, lors de la présentation des résultats de son étude.

    Plus précisément, des risques accrus de mortalité globale et de mortalité cardiovasculaire ont été observés chez 1 022 patients inscrits au Norarolk Arthritis Register (NOAR). Les participants ont été recrutés de 2000 à 2009 et suivis depuis leur inscription jusqu'à la fin de l’année 2016 ou jusqu’à leur décès. Au départ, l'âge médian des patients était de 56 ans et la durée médiane des symptômes de 10,6 mois. Les deux tiers des participants étaient des femmes et 61% du total de la cohorte répondaient aux critères de la polyarthrite rhumatoïde établis par l'American College of Rheumatology et l’European League Against Rheumatism.

    Un risque de décès six fois plus élevé

    Résultat : le risque de décès d'origine cardiovasculaire était six fois plus élevé chez les patients atteints de rhumatisme inflammatoire ayant les niveaux de troponine les plus élevés dans le sang que chez les patients ayant les niveaux de troponine les moins élevés et ce même chez les patients n'ayant aucun antécédent cardiaque. 

    "Dans cette analyse, nous avons montré que les niveaux de troponine élevés dans le sang de personnes souffrant de rhumatisme inflammatoire étaient associés à un haut risque de mort cardiovasculaire et que cette association était indépendante des facteurs de risque traditionnels", a déclaré Sarah Skeoch, avant de modérer : "Ce qui n'est pas clair, ce sont les mécanismes à l'origine de l'augmentation des niveaux de troponine dans notre cohorte. Si les événements ischémiques peuvent en être la cause, d'autres facteurs tels que les maladies cardiaques infiltratives, l'insuffisance cardiaque ou encore le dysfonctionnement endothélial peuvent également être à l’origine de ces niveaux élevés de troponine dans le sang".

    Pour rappel, la troponine cardiaque est libérée par un myocarde endommagé et est détectable au niveau de la circulation sanguine dans les heures qui suivent une lésion myocardique. Les rhumatismes inflammatoires touchent 0,3 à 0,5 % de la population en France. Ils peuvent survenir à tout âge, avec une prédilection entre  40 et 60 ans. Sa prévalence est préférentiellement féminine : on estime que trois femmes sont atteintes pour un homme.

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.