Cancérologie

Nouvel espoir dans le traitement du cancer du pancréas

Un nouvel inhibiteur de la neurotensine a ralenti de manière significative la croissance tumorale de patients atteints du cancer du pancréas. Une avancée pour un cancer au pronostic encore redoutable.

  • Sakramir/Istock
  • 02 Mai 2018
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    L'étude est réalisée sur un tout petit nombre de patients, mais elle laisse planer l'espoir d'un nouveau traitement pour le plus fréquent des cancers du pancréas, l'adénocarcinome canalaire, dont le taux de survie actuel est à cinq ans inférieur à 5%.

    Une thérapie bien tolérée

    L’étude, présentée dans le dernier numéro du Journal of Nuclear Medicine, s’est penchée sur le cas de 6 patients atteints d'adénocarcinome pancréatique canalaire métastatique confirmé. Alors que toutes les options de traitement avaient été épuisées, ils ont reçu un traitement radiopharmaceutique basé sur un nouvel antagoniste du récepteur de la neurotensine 1 (NTR1), une protéine surexprimée dans le cancer du pancréas : le 177Lu-3BP-227.

    Résultat  : un des six patients a survécu 13 mois après le diagnostic de son cancer du pancréas et 11 mois après le début de la thérapie 177Lu-3BP-227, avec une amélioration significative de ses symptômes et de sa qualité de vie. La thérapie 177Lu-3BP-227 a par ailleurs été bien tolérée par tous les patients, la réaction indésirable la plus grave étant une anémie réversible de grade 2.

    Preuves cliniques

    Cette étude fournit ainsi les premières preuves cliniques de la faisabilité du traitement de l'adénocarcinome canalaire pancréatique à l'aide de la thérapie 177Lu-3BP-227, qui permet de freiner le développement des tumeurs.

    "La recherche présentée justifie le développement de la thérapie 177Lu-3BP-227, afin de fournir aux patients un traitement plus efficace comprenant moins d'effets secondaires que la chimiothérapie cytotoxique", se réjouit Christiane Smerling, responsable de la médecine nucléaire et de l'imagerie chez 3B Pharmaceuticals GmbH à Berlin, par ailleurs co-auteure de l’étude. "En exploitant un récepteur jusqu'ici sous-exploré, ces résultats élargissent le champ d'application de la médecine nucléaire pour le traitement de l'adénocarcinome canalaire pancréatique. D’autres maladies exprimant les récepteurs de la neurotensine, comme le sarcome d’Ewing, pourront aussi être traitées", poursuit-elle.

    Les personnes atteintes d’adénocarcinome canalaire pancréatique ont un taux de survie à cinq ans inférieur à 5 % et des options thérapeutiques actuellement limitées. Plus généralement, les cas de cancers du pancréas (environ 10 000 par an) sont en constante augmentation en France, sans que les scientifiques ne s’expliquent encore pourquoi, même si le tabac, l'alcool, l'obésité et, pour une faible part, la génétique sont connus pour être des facteurs favorisant le développement de la maladie. Difficile dans ces cas-là de faire de la prévention, d’où l’intérêt de développer de nouveaux traitements tels que la thérapie 177Lu-3BP-227.

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