Prévention
Etudiants en santé : un service sanitaire bientôt obligatoire
Les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur ont présenté ce lundi, les envers du service sanitaire que devront suivre les étudiants en médecine pour obtenir leur diplôme. Ils devront faire de la prévention autour de 4 thèmes principaux dans des écoles et autres lieux de vie.
- Par Anaïs Col
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Pour que les Français "tout au long de la vie puissent avoir à l’école, sur le lieu de travail, et encore plus que d’autres dans les zones défavorisées ou dans certains déserts médicaux, accès à la santé et aux soignants, nous devons conduire une réforme profonde, avait annoncé Emmanuel Macron dans son élocution du 6 janvier 2017 à Nevers. Ce que je veux faire pour cela c’est créer un service sanitaire de trois mois pour les étudiants en santé".
Un service obligatoire dès 2019
Comparé par le président de la République à "un décloisonnement" et à "une révolution culturelle", ce service sanitaire a été présenté ce lundi après-midi à Angers par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur et Agnès Buzyn, ministre de la Santé. Dès la rentrée 2018, 47 000 étudiants en médecine, soins dentaires, maïeutique, pharmacie, infirmiers et kinésithérapie accompliront des missions de prévention dans des écoles, des entreprises et autres lieux de vie. Le service sanitaire sera ensuite généralisé à toutes les formations en santé dès 2019, concernant ainsi 50 000 étudiants par an. S'il deviendra obligatoire pour l'obtention du diplôme, il ne rallongera pas le cursus universitaire.
Nutrition, sport, addictions, santé sexuelle
L’alimentation, l’activité physique, les addictions et la santé sexuelle seront les quatre actions de prévention principales des étudiants en service sanitaire. Selon les chiffres du gouvernement, 12% des jeunes de 17 ans consomment de l’alcool plusieurs fois par semaine, 66% des jeunes ont déclaré avoir bu de l’alcool au cours du mois écoulé en 2017 et 25% des jeunes de 17 ans fumaient quotidiennement cette même année. "La prévention est une priorité de notre stratégie nationale de santé, souligne Agnès Buzyn. L’enjeu de demain, c’est comment préserver son capital santé. Nous formons aujourd’hui nos professionnels aux soins, ils doivent également être imprégnés de la culture de la prévention".
Processus
Les modalités du service sanitaire ont fait l’objet d’un rapport du Professeur Loïc Vaillant. Il durera trois mois à mi-temps, six semaines à temps plein ou 60 demi-journées. "Il se déroulera en trois étapes, explique Frédérique Vidal. Avec tout d’abord une période de formation, pour donner les outils nécessaires aux étudiants. Ensuite, ces derniers vont les déployer en situation, en menant une action de prévention. Enfin, ils effectueront une restitution dans le contexte académique". Le service sanitaire ne sera pas rémunéré, mais les frais seront remboursés, a assuré Agnès Buzyn. "Cela ne coûtera rien aux étudiants. Si le lieu de stage est éloigné, les frais de transports seront pris en charge". D’après le rapport du Pr Vaillant, 6,75 millions d’euros seront nécessaires.








