Le fardeau mondial des cancers cutanés passé à la loupe

S’il est établi que le cancer de la peau représente un problème significatif de santé publique dans la population âgée, les données précises sur son épidémiologie restent limitées.

Une étude menée à partir des données de 2021 de l'Étude sur le Fardeau Mondial des Maladies (GBD, pour Global Burden of Disease), dont les résultats sont publiés dans le JAMA dermatology, permet d’avoir une meilleure vision du poids mondial des cancers cutanés chez les plus de 65 ans.

L'étude GBD décrit la mortalité et la morbidité des principales maladies, blessures et facteurs de risque pour la santé au niveau mondial, national et régional. La base de données couvre 204 pays et territoires, ce qui permet une applicabilité mondiale des résultats.

Le carcinome basocellulaire en tête en 2021

Pour l’année 2021, un total mondial de 153 993 mélanomes, 1 463 424 carcinomes épidermoïdes (SCC) et 2 802 354 carcinomes basocellulaires (BCC) a été estimé. C’est le carcinome basocellulaire qui avait le taux de prévalence standardisé par âge le plus élevé (371,97 pour 100 000 habitants), soit 1,9 fois le celui rapporté pour les carcinomes épidermoïdes (196,24/100 000 habitants). Mais ce sont ces derniers qui étaient associés au taux d’années de vie perdue en bonne santé le plus élevé, avec un taux standardisé sur l’âge de 95,50/100 000 habitants.

Les hommes plus souvent touchés

Le fardeau global de la maladie était notablement plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Notamment, les taux standardisés sur l’âge pour les carcinomes épidermoïdes étaient 230 % plus élevés chez les hommes que chez les femmes.

Sans surprise, des disparités ont également été rapportées en fonction des régions du monde et des index sociodémographiques (SDI), les pays avec les SDI les plus élevés étant les plus touchés.

Une tendance à la hausse qui devrait se poursuivre, sauf pour les mélanomes

Entre 1990 et 2021, une tendance générale à la hausse du poids de ces cancers a été observée, principalement en lien avec la croissance de la population.

Selon les projections réalisées par les auteurs de ce travail, le fardeau de ces maladies devrait encore croitre d’ici 2050, marqué par une augmentation de l’incidence des carcinomes, alors que celle des mélanomes devrait baisser.

Pour les auteurs de cette analyse, ces données soulignent le besoin urgent de stratégies de prévention ciblées pour réduire l’impact des cancers de la peau dans la population vieillissante.