Pneumologie

Asthme sévère : les comorbidités seraient prédictrices de l’efficacité des biothérapies

La rhino-sinusite chronique et la polypose nasale prédisent l'efficacité des biothérapies dans l'asthme sévère. L’évaluation initiale des comorbidités pourrait prédire l’efficacité des biothérapies dans l’asthme sévère, d’où l’importance de leur prise en compte systématique avant l’introduction du traitement.

  • 28 Déc 2023
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    Une étude, dont les résultats sont parus en novembre 2023, dans l’American Journal of Respiratory Critcal Care Medicine, a cherché à faire le point sur l’impact des comorbidités dans le traitement de l’asthme sévère par biothérapie. Pour cela, les auteurs de ce travail ont réalisé une étude de cohorte à partir de la base de données de l’International Severe Asthma Regsitry qui regroupe les patients asthmatiques sévères de 21 pays, observés entre 2017 et 2022. Ils ont évalué quatre critères de jugement : le taux annuel d’exacerbation de l’asthme, le VEMS, le contrôle de l’asthme et la dose quotidienne de corticothérapie au long cours. Ils ont ensuite comparé ces résultats dans différents groupes de patients : sujets avec ou sans rhinite allergique, avec ou sans sinusite chronique, avec ou sans polypes nasaux et avec ou sans eczéma ou dermatite atopique associée.

     

    Quid de l’impact des comorbidités sur l’efficacité des biothérapies

    Depuis l’apparition des biothérapies dans le traitement de l’asthme sévère, l’impact des comorbidités associées à l’asthme n’ a été que très peu observé, dans de petites études, courtes et relativement peu précises. Les auteurs de ce travail ont donc cherché à déterminer plus précisément cet impact en  partant du postulat qu’il existait nécessairement une association entre les comorbidités associées aux maladies de type 2 et l’efficacité de la biothérapie. Ils ont émis l’hypothèse que l’évaluation initiale de ces comorbidités pouvait avoir une influence sur le type de traitement à mettre en place chez les adultes souffrant d’asthme sévère en prédisant leur efficacité .

     

    L’évaluation systématique des comorbidités serait prédictrice de l’efficacité

    Au total, 1765 patient sont été inclus dans l’étude et tous ont reçu une biothérapie, soit anti-IL5, soit anti-IgE soit anti-IL4. Tous les patients ont vu une amélioration de leur asthme, quel que soit le statut de leur comorbidités. Toutefois, en affinant les résultats, les auteurs ont observé  que les patients qui présentaient des rhino-sinusites chroniques, plus ou moins associés à des polypes nasaux aveint un taux d’exacerbations annuel très significativement diminué par rapport aux autre patients et plus de la moitié d’entre eux a présenté un meilleur contrôle de l’asthme sous biothérapie que ceux n’ayant  pas de rhino-sinusite ou de polypes nasaux. En revanche, aucune différence n’a été observée entre les groupes de patients présentant une rhinite allergique ou non et ceux présentant un eczéma ou une dermatite atopique associés, ou non.

     

    En conclusion, les patients souffrant d’asthme sévère et atteints de polypes nasaux et de rhino-sinusite chroniques associés voient l’efficacité des biothérapies augmentée par rapport à ceux qui ne présentent pas ces comorbidités. L’évaluation initiale de ces comorbidités prend ici toute son importance pour mesurer la pertinence des traitements par biothérapie chez les sujets asthmatiques sévères.

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    JDF