Cardiologie

Hypocholestérolémiants : sont-ils responsables de démence ou d’AVC hémorragique ?

Après analyse de multiples études et recommandations concernant les effets potentiel des hypocholestérolémiants sur le cerveau, il s’avère que la baisse même importante du LDL-C n’entraîne pas de troubles cognitifs à type de démence, ni d’accident vasculaire cérébral hémorragique.

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  • 27 Sep 2023
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    La dyslipidémie est un facteur de risque cardiovasculaire reconnu. Cependant, une question se pose devant les résultats de certaines études : la baisse importante du LDL-cholestérol serait-elle responsable d'atteintes cérébrales ? Des publications ont même fait état d'un risque daccident vasculaire cérébraux sous hypocholestérolémiants.

    C’est ce qu’ont voulu confirmer ou infirmer une équipe d’experts dont la revue de littérature est parue dans le journal de l’AHA (American Heart Association).
     

    Baisse du LDL-C : une baisse responsable de lésions cérébrales ?

    Ils ont étudié si la baisse du LDL cholestérol avait réellement un impact négatif sur le cerveau en entrainant une déficience cognitive allant jusqu’à la démence, ainsi que des accidents vasculaires cérébraux hémorragiques.

    L’équipe s’est appuyée sur des analyses documentaires, des études cliniques et épidémiologique, des recommandations cliniques et de santé publique, des déclarations faisant autorité et des avis d'experts. Le groupe scientifique a ainsi analysé les preuves existantes et identifié les lacunes de connaissances actuelles.

    Baisse du LDL-C : pas de preuve d’un lien avec la démence ni l’AVC hémorragique

    Parmi les études prises en compte, certaines, rétrospectives, cas-témoins et longitudinales prospectives, suggèrent que les statines et l'abaissement du taux de LDL-C sont associés à des troubles cognitifs ou à une démence. Cependant, un grand nombre des études d'observation et d'essais randomisés ne vont pas du tout en ce sens.

    Concernant les accidents vasculaires cérébraux hémorragiques associés au traitement par statines chez les patients sans antécédent de maladie cérébrovasculaire, il n’y a pas de risque significatif, et l'obtention d’un taux très bas de LDL-C n’a pas d’incidence. Il n'existe aucune preuve que les inhibiteurs de PCSK9 ou l'ézétimibe augmentent le risque de saignement.

    Et les études sur le risque AVC hémorragique chez les patients ayant des antécédents de ce type et traités par hypocholestérolémiants (statines) ne sont pas sûres et nécessitent des études supplémentaires. Les inhibiteurs de PCSK9 n’ont pas été testés de manière fiable chez ces patients.

    Baisse du LDL-C : une véritable prévention des maladies cardiovasculaires

    Les conclusions de cette étude ont donc été que les données disponibles montrent de manière cohérente que l’abaissement du LDL-C réduit le risque de maladies cardiovasculaires. Et que, malgré le fait que certaines études suggèrent que les statines et la diminution du taux de LDL-C à un niveau très bas sont associés à des troubles cognitifs ou à la démence, la majorité des études ne donnent pas ces résultats.

    Au même titre, le risque d’AVC hémorragique chez les patients sous hypolipémiants sans ou avec des antécédents de ce type n’est pas significatif.

    Il apparaît donc, compte tenu du fait que les données des études sont majoritairement observationnelles et fragiles, que la diminution du taux de LDL-C réduit réellement le risque cardio-vasculaires sans augmenter le risque hémorragique cérébral ni celui d’altération des fonctions cognitives.

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    JDF