Onco-Dermato
Lymphome T cutanés agressifs : l'allogreffe de cellules souches, un traitement curatif potentiel ?
L’allogreffe de cellules souches permet d’améliorer la survie sans progression chez les patients présentant une forme sévère de lymphome cutané T, selon les résultats de l’essai prospectif français, CUTALLO.
Les lymphomes T cutanés avancés (mycosis fongoïde de stade avancé et syndrome de Sézary) sont des pathologies rares, réfractaires aux traitements et de mauvais pronostic.
Quelques séries de cas avaient souligné les bénéfices de l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, ce qui a conduit à évaluer cette approche dans une étude multicentrique prospective Française, menée dans le cadre d’un PHRC-K (Programme hospitalier de recherche clinique en cancérologie).
Une centaine de patients inclus
Lancé en 2014, cet essai, dénommé CUTALLO, a inclus 99 patients dans 17 centres en France. Ses résultats, publiés dans le Lancet, offrent un réel espoir en montrant une amélioration significative de la durée de survie sans progression de la maladie chez les patients ayant bénéficié d’une allogreffe (n=55), comparativement à ceux du groupe témoin (n=44), non greffés faute de donneur compatible.
La durée médiane de survie sans progression est en effet de 9 mois après greffe de cellules souches hématopoïétiques versus 3 mois en l’absence de greffe (odd ratio de 0,38, IC 0,21-0,69, p < 0,0001).
Des effets secondaires sévères ont été rapportés chez 78 % des patients greffés et chez 67 % des patients non greffés (traitement standard laissé au choix de l’investigateur). En dehors des réactions du greffon contre l’hôte, les effets secondaires les plus fréquemment observés dans les deux groupes ont été de type infectieux (respectivement dans 59 % et 44 % des cas).
Une nécessaire rémission pré-greffe
Les auteurs de ce travail soulignent que l’allogreffe se présente comme le seul traitement curatif potentiel de ces pathologies rares et sévères et que les recherches doivent se poursuivre afin de permettre l’obtention d’une rémission pré-greffe, l’une des conditions de succès de l’allogreffe.








