Pédiatrie

FIV et risques pour la santé des enfants : une synthèse rassurante de l’INSERM

Régulièrement des polémiques surgissent sur de possibles risques pour la santé des enfants nés après FIV. Que disent les données actuelles de la recherche à ce sujet ? Les enfants ainsi conçus justifient-ils d'un suivi médical particulier ?

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  • 15 Jun 2023
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    La fécondation in vitro (FIV) est la technique la plus utilisée pour l'assistance médicale à la procréation. A ce jour en France, un enfant sur 40 est conçu via une FIV, et les chiffres ne cessent de croître. Certaines polémiques existent sur de possibles risques pour la santé de ces enfants à moyen et long terme.

    Le canal Détox de l'INSERM a fait le point sur les données actuelles des recherches dans ce domaine. La synthèse publiée sous forme d'un communiqué de presse s'intéresse notamment aux risques de retard de croissance, de cancers pédiatriques ou encore de maladies cardio-vasculaires. Un bilan enrichissant qui permet de répondre à deux questions pratiques : faut-il rassurer ou alerter les parents concernés ? Les enfants nés sous FIV justifient-ils d'un suivi particulier ?

    Un constat global plutôt rassurant

    Avant de rentrer dans le détail de certaines pathologies, le constat global est plutôt rassurant : « Le message principal est que si les enfants conçus par FIV peuvent parfois être atteints de troubles de la santé, aucun problème particulier ne domine et leur prévalence est relativement modérée. Cette prévalence n’est pas beaucoup plus importante que chez les enfants conçus naturellement » affirme l'INSERM qui a sourcé son article avec le rapport très complet de l'Académie nationale de médecine sur le sujet. Allons voir maintenant dans les détails.

    Concernant de possibles retards de croissance chez les enfants conçus sous FIV, plusieurs études sur le sujet montrent « des résultats plutôt rassurants » explique le communiqué. Certains travaux ont toutefois retrouvé des indices de masse corporelle (IMC) plus faibles chez les enfants conçus sous FIV mais surtout avant 3 ans, « les données montrent ensuite que les éventuelles différences de croissance s'estompent à l'adolescence ».

    Autre inquiétude régulièrement rapportée dans les médias, un doute sur le risque accru de cancer pédiatrique. Qu'en est-il ? « Les résultats divergent d'une étude à l'autre » précise la synthèse, ce qui explique la résurgence régulière de la polémique à ce sujet. Mais globalement les données sont là encore assez rassurantes : « des travaux solides menés à partir de données de milliers d'enfants [montrent des] résultats qui n'indiquent pas de différence significative du taux de cancer chez les enfants conçus par FIV par rapport à ceux conçus naturellement »

    Un risque modéré de troubles cardiovasculaires

    Enfin, dernier point, le risque de maladies cardio-vasculaires régulièrement au cœur de débats scientifiques et médiatiques.

    Comme pour les autres pathologies évoquées, pas de conclusion formelle, les résultats des études encore assez hétérogènes mais les données disponibles alertent un peu plus : « le consensus qui se dégage pour le moment est que les enfants et jeunes adultes nés par FIV présentent un risque modéré de troubles cardiovasculaires » explique l'INSERM.Certaines études montrent une augmentation légère de la pression artérielle chez les enfants conçus sous FIV, qui « pourrait être associée à l'âge adulte à l'hypertension artérielle et à des maladies cardiovasculaires ». 

    Une « attention particulière » pour le suivi médical des enfants

    Alors quelles informations transmettre en pratique aux parents concernés et quel suivi pour les enfants ? Concernant le risque accru de maladies cardio-vasculaires, il parait nécessaire de « bien informer les parents à propos de ce risque et des stratégies de prévention pour le réduire tout en y consacrant une attention particulière dans le suivi médical des enfants » conclut l'INSERM.

    Pour les autres risques, les incertitudes persistent, et il faut « surtout continuer à informer [...] les personnes ayant recours à la FIV en les rassurant [...] mais aussi en leur donnant tous les éléments sur les risques potentiels à moyen et à long terme pour les enfants qui naîtront ».

     

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    JDF