Bien-être
Moins de maladies, plus de bonheur : la preuve par 123 pays
Une étude internationale révèle qu’il existe un seuil précis de satisfaction de vie à partir duquel le bien-être commence à protéger contre les maladies chroniques. Ce point de bascule pourrait faire du bonheur un levier de santé publique.
														- Par Stanislas Deve
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Pendant 16 ans, des chercheurs ont analysé des données provenant de 123 pays pour comprendre comment le bonheur influence la santé. Leurs résultats, publiés dans la revue Frontiers in Medicine, montrent que le lien entre bien-être et mortalité n’existe qu’à partir d’un niveau de satisfaction de vie de 2,7 sur 10. En dessous, le bien-être n’a quasiment aucun effet sur les décès liés aux maladies chroniques.
Un seuil de bonheur déterminant pour la santé
À partir de ce seuil, chaque augmentation de 1 % du bien-être entraîne une baisse de 0,43 % de la mortalité due aux maladies cardiovasculaires, au cancer, au diabète ou aux affections respiratoires. Les chercheurs comparent ce mécanisme à un variateur de lumière : "En dessous de 2,7, vous restez dans le noir, peu importe combien vous tournez le variateur", expliquent-ils dans un communiqué. Une fois le seuil franchi, la lumière – ou la santé – s’améliore progressivement.
Pour arriver à ce chiffre, les chercheurs se sont appuyés sur près de 2.000 observations annuelles par pays, tenant compte de nombreux facteurs : pollution, alcool, obésité, urbanisation, dépenses de santé, corruption, etc. Même en réajustant les données, l’effet du seuil de bonheur reste valable.
Pas de miracle contre les mauvaises habitudes
L’étude précise que le bonheur n’annule pas les effets négatifs de comportements à risque. "On ne peut pas boire excessivement, ignorer son poids, et espérer que la satisfaction de vie compense les dégâts." L’obésité et la consommation d’alcool augmentent la mortalité, quels que soient les niveaux de bonheur, rappellent les chercheurs.
L’urbanisation, de son côté, montre des effets opposés : néfaste dans les pays où le bonheur est faible, elle devient protectrice dans les pays plus heureux grâce à des infrastructures efficaces. Même schéma pour la pollution de l'air, dont les effets diminuent dans les nations disposant de politiques de santé et environnementales solides.
La seule variable qui réduit la mortalité partout ? Ce que les pays sont prêts à mettre pour préserver la santé de leurs citoyens. "Les dépenses de santé, voilà la clé", concluent les auteurs.

										
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       




