Psychologie
Comment faire la paix avec ses pensées intrusives sans les combattre
La sérénité ne vient pas de l’absence de pensées, mais de la manière dont on choisit de les accueillir.
														- Par Dr Claire Lewandowski
 - Commenting
 
- iStock/fcscafeine
 
Nous avons tous, un jour ou l’autre, été envahis par des pensées que nous aurions préféré ne jamais avoir. Qu’il s’agisse d’une peur, d’un doute ou d’une image choquante, ces pensées dites "intrusives" peuvent donner l’impression de perdre le contrôle. Apprendre à vivre avec elles plus sereinement est pourtant possible.
Comprendre et reconnaître les pensées intrusives
Ces pensées qui surgissent sans prévenir, souvent remplies d’inquiétudes ou d’images dérangeantes, peuvent être très déstabilisantes. Pourtant, elles font partie du fonctionnement normal de notre cerveau, qui produit en permanence des milliers de pensées par jour.
Une pensée intrusive est un événement mental passager, souvent sans lien avec nos véritables intentions. Elles sont souvent chargées d’émotions inconfortables et nous font imaginer des actions ou des scènes effrayantes qui tournent en boucle. La clé est d’apprendre à les reconnaître en les nommant : "J’ai une pensée intrusive qui me traverse", pour introduire une distance et éviter de se laisser emporter par la peur ou la culpabilité.
Accueillir plutôt que résister
Le réflexe naturel face à une pensée intrusive est de vouloir la faire taire. Mais cette résistance produit souvent l’effet inverse, car plus on essaie de ne pas penser à quelque chose, plus cette idée s’impose. C’est le fameux paradoxe de "l’éléphant rose" : demander de ne pas l’imaginer le rend inévitablement présent dans la tête.
Apprendre à accueillir une pensée sans la juger, c’est refuser de lui donner le pouvoir de diriger nos émotions. On peut simplement l’observer et se dire : "'Tiens, voilà une pensée de peur" ou "Je remarque cette idée, mais je n’ai pas besoin de la suivre".
Ensuite, respirer profondément, sentir ses appuis, revenir à une sensation corporelle aide à se recentrer sur le présent. En cessant la lutte, on crée un espace intérieur de calme où la pensée finit naturellement par s’estomper.
Prendre soin de soi et s’appuyer sur le soutien
Faire la paix avec ses pensées ne veut pas dire affronter tout seul ce tumulte intérieur. En parler à un proche de confiance ou à un professionnel permet souvent de briser le cercle du silence, de relativiser et de se sentir compris.
Certaines pratiques peuvent aussi soutenir ce travail : la méditation de pleine conscience, la marche en plein air ou l’écriture d’un journal permettent de ralentir le flot mental et d’observer ses pensées avec plus de distance. Dans certains cas, notamment si elles sont très envahissantes ou anxiogènes, une aide psychothérapeutique, comme les thérapies cognitivo-comportementales ou la thérapie d’acceptation et d’engagement, peut être d’un grand secours. L’objectif n’est pas de supprimer les pensées, mais d’apprendre à vivre avec elles sans qu’elles dictent nos émotions.
En savoir plus : "Sortir des ruminations mentales" de Marine Colombel.

										
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       




