Moustique tigre

Chikungunya : plus de 60 cas autochtones recensés en métropole

Le virus du chikungunya circule désormais localement dans plusieurs régions de l’Hexagone. Les autorités appellent à des mesures de prévention renforcées contre le moustique tigre.

  • Pawich Sattalerd / istock
  • 07 Août 2025
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    Alors que l’épidémie du chikungunya se termine à La Réunion et se poursuit à Mayotte, le virus gagne du terrain en France métropolitaine. Pour la première fois, plusieurs régions de l’Hexagone enregistrent des cas autochtones, c’est-à-dire contractés localement, sans voyage préalable en zone contaminée. Faut-il redouter une épidémie plus large ?

    Une transmission locale inédite

    Selon le dernier bilan de Santé publique France daté du 6 août, 63 cas autochtones ont été recensés depuis le mois de juin, contre 49 une semaine plus tôt. L'agence de santé prévient : "Le nombre de foyers de transmission illustre le risque important de transmission autochtone de ces virus en France hexagonale. D'autres cas seront vraisemblablement identifiés, y compris en dehors des zones habituelles de transmission."

    Trois foyers majeurs ont été identifiés : dans les Bouches-du-Rhône (16 cas), en Corse-du-Sud (13 cas) et dans l'Hérault (12 cas). Mais la maladie virale a aussi touché la Drôme, les Alpes-Maritimes, l'Isère, le Gard, le Var, le Bas-Rhin, les Landes ou encore les Pyrénées-Atlantiques. "Une telle précocité dans la saison d'activité du moustique et un nombre aussi élevé d'épisodes n'avaient jamais été observés jusqu'à présent", avait souligné Santé publique France dans un précédent bilan. Au total, depuis le début de l'année 2025, plus de 1.800 cas – importés et autochtones – ont été recensés en métropole, contre une trentaine les deux années précédentes.

    Le chikungunya, transmis par le moustique tigre (Aedes albopictus), se manifeste par une forte fièvre, des douleurs musculaires et articulaires parfois invalidantes, notamment aux poignets, doigts ou chevilles. D'autres symptômes incluent maux de tête, conjonctivite, éruptions cutanées et ganglions. Si la plupart des patients guérissent en une semaine, environ 20 % peuvent présenter des douleurs persistantes.

    Moustiques : des gestes barrières essentiels

    Deux vaccins sont disponibles. Le Vimkunya, autorisé en février 2025 en Europe, est recommandé aux voyageurs se rendant en zones à risque, en particulier les 12-65 ans avec comorbidités. Chez les autres, la vaccination est à "envisager". Le vaccin Ixchiq, quant à lui, a vu son autorisation de nouveau autorisée pour les plus de 65 ans en juillet, après une suspension suite à des effets secondaires graves signalés à La Réunion, dont trois décès.

    En l'absence de vaccination généralisée, la prévention reste essentielle. Autrement dit, se protéger des piqûres en portant des vêtements amples et couvrants, en utilisant des répulsifs et en installant des moustiquaires. Mais également en supprimant toutes les eaux stagnantes, propices à la reproduction des moustiques tigres.

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