Alcool, malbouffe...
5 habitudes du quotidien qui mettent votre foie à rude épreuve
Le foie est un organe essentiel, mais aussi vulnérable : certaines habitudes quotidiennes peuvent l’endommager en silence. Et non, il n’y a pas que l’alcool et la malbouffe.

- Par Stanislas Deve
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Le foie est l'un des organes les plus actifs de notre corps. Il détoxifie les substances nocives, participe à la digestion, stocke les nutriments... S’il est capable de se régénérer, il n’est pas indestructible. Certaines pratiques de la vie quotidienne, souvent banalisées, peuvent le fragiliser durablement et provoquer des maladies du foie. "L’un des signes les plus reconnaissables est la jaunisse, où la peau et le blanc des yeux jaunissent", explique la chercheuse Dipa Kamdar, de l’université britannique de Kingston, dans un article publié dans The Conversation. Voici cinq habitudes à surveiller de près.
Le triptyque alcool, malbouffe et inactivité
L’alcool est dégradé par le foie, mais "une consommation excessive surcharge ce processus", provoquant des toxines qui abîment les cellules hépatiques. Même modérée, une consommation régulière peut engendrer une stéatose hépatique, une hépatite alcoolique, puis une cirrhose. L’arrêt de l’alcool peut stopper l’évolution, mais rarement inverser les dégâts.
On peut même développer une stéatose hépatique sans boire une goutte d’alcool. Cette maladie, aujourd’hui appelée NASH ou maladie du foie gras, est liée à une accumulation de graisse dans le foie. "Les aliments riches en graisses saturées ou en sucres ajoutés [fast-foods, plats préparés, sodas...] sont les principaux coupables", selon la chercheuse. A contrario, un régime riche en légumes, légumineuses, poissons et fruits peut améliorer l’état du foie.
Autres ennemis silencieux, la sédentarité et l’inactivité favorisent l’accumulation de graisses dans le foie. Heureusement, "l’exercice physique régulier, même sans perte de poids, peut réduire significativement la graisse hépatique". Huit semaines de musculation peuvent faire baisser cette graisse de 13 %, affirme Dipa Kamdar.
Le paracétamol en excès et le tabac
Avalé en trop grande quantité ou associé à l’alcool, le paracétamol peut provoquer une insuffisance hépatique aiguë. "Même de petits dépassements de dose peuvent être dangereux", selon la spécialiste. Le métabolisme de cette molécule produit un sous-produit toxique (la NAPQI), normalement neutralisé par le glutathion, un antioxydant produit par le corps. Or, en cas de surdose, le glutathion finit par manquer et c’est le foie qui trinque.
Dernière habitude à lâcher : le tabac, "responsable d’environ 20 % des cancers du foie au Royaume-Uni". Il augmente la charge toxique que le foie doit éliminer, provoque un stress oxydatif et altère la circulation sanguine hépatique. Sans oublier les substances cancérigènes contenues dans la fumée.
Bien que solide, le foie n’est donc pas infaillible. Si vous remarquez des symptômes qui peuvent suggérer des problèmes de foie, comme une fatigue persistante, des nausées ou la jaunisse, il faut consulter. "Plus les troubles sont détectés tôt, meilleures sont les chances de traitement", conclut l’experte.