Urgence

Déni de grossesse : elle accouche dans la cantine de son lycée

Alors qu’elle ignorait être enceinte, une lycéenne a donné naissance en urgence à une petite fille dans la cantine de la Cité scolaire d’Amiens (Somme), après un déni de grossesse.

  • Par Geneviève Andrianaly
  • kieferpix/iStock
  • 21 Nov 2022
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    Le 10 novembre, une étudiante en BTS a mis au monde un enfant dans le réfectoire de la cantine du lycée Edouard-Gand à Amiens, en plein service du midi. D’après le Courrier Picard, la jeune patiente, âgée de 21 ans, déjeunait avec ses camarades, lorsqu’elle a ressenti de violentes douleurs dans le bas de son ventre. "Impossible de se douter qu’elle puisse être enceinte, elle avait le ventre tout plat", a déclaré, au journal, Vincent Picot, manager des équipes du service restauration qui est venu en aide à la lycéenne.

    Accouchement surprise : "on voyait déjà la tête de l’enfant"

    Face à cette situation urgente et surprenante, l’homme de 52 ans, formé aux gestes de premiers secours, a su garder son sang-froid. Il a appelé les pompiers et a fait évacuer une partie de la cantine. Il a allongé l’étudiante par terre derrière des paravents. À ce moment-là, il s’est rendu compte que le travail avait déjà bien avancé. "Elle m’a dit qu’elle sentait quelque chose qui poussait. Je lui ai dit de mettre ses pieds sur mes genoux et de pousser fort. On voyait déjà la tête de l’enfant", a raconté Vincent Picot. Quelque temps après, une petite fille, pesant environ 2,5 kg, a pointé le bout de son nez. "J’étais soulagée quand je me suis rendu compte que la maman et l’enfant allaient bien", a déclaré le manager.

    Chaque année, 1.500 à 3.000 femmes font un déni de grossesse

    La lycéenne a bel et bien fait un déni de grossesse. En France, 1.500 à 3.000 femmes y sont confrontées chaque année, selon le CHU de Lille. "Le déni de grossesse se définit comme le fait pour une femme enceinte de ne pas avoir conscience de l’être. Il est dit partiel s’il prend fin avant terme et total s’il se poursuit jusqu’à l’accouchement", indique le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF).

    En cas de déni de grossesse, les patientes ne doutent pas qu’elles sont enceintes car, leur corps ne présente aucun des signes habituels de la grossesse. En clair, ces dernières continuent d’avoir leurs règles et ne sentent pas leur enfant bouger. "L’annonce de la grossesse est un traumatisme pour ces femmes mais également pour les proches, avec un retentissement sur le vécu non seulement de l’accouchement et de la période du post-partum, mais aussi parfois sur l’instauration du lien mère bébé, voire de la parentalité", a expliqué la Dr Carine Schoemacker, pédopsychiatre à l’Hôpital Jeanne de Flandre à Lille.

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    JDF