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Pourquoi un plan de lutte contre l’infertilité ?

Un plan de lutte contre l’infertilité sera rendu au Président Emmanuel Macron en fin d’année.

  • Par Mathilde Debry
  • FotoDuets / istock.
  • 16 Nov 2021
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    "Ce plan vise, avant toute chose, à raccourcir la souffrance, l’angoisse et l’inquiétude des couples confrontés au problème de l’infertilité. Quand on leur annonce qu’ils ont ce souci, c’est le ciel qui leur tombe sur la tête". Lors d’une conférence de presse assez agitée, le Pr Samir Hamamah, rapporteur du 1er plan national de lutte contre l’infertilité, en a dit un peu plus sur ses objectifs et le fond de sa pensée.

     

    Augmentation de l'infertilité

    "Il y a autant de personnes infertiles dans le monde que de personnes diabétiques. Pourtant, il n’y a pas de journée internationale pour sensibiliser les gens sur l’infertilité", déplore-t-il. De fait, le nombre de couples confrontés à des difficultés pour concevoir un enfant ne cesse de progresser : l’infertilité augmente de 0,3% par an chez les femmes et de 0,4% chez les hommes.

    Même si les facteurs sont multiples, la baisse de la qualité du sperme pose notamment de plus en plus problème. "J’ai l’impression que la part de l’infertilité masculine augmente. Dans notre pratique, nous remarquons des anomalies beaucoup plus sévères sur le sperme, comme de l’azoospermie (ou l’absence de spermatozoïdes dans l’éjaculat)", détaille le Dr Nadia Kazdar, médecin biologiste spécialisée en PMA. Samir Hamamah confirme : "le premier papier qui a attiré l’attention sur ce problème remonte à 1992 : des chercheurs danois avaient alors démontré qu’il y avait un déclin de la concentration du sperme. En France, nous l’avons aussi prouvé de manière assez indirecte, même s’il y a des disparités géographiques. On a par exemple constaté une baisse de la fertilité chez les donneurs de sperme de la région parisienne, mais pas chez ceux qui vivent à Toulouse."


    Pour une prévention précoce

    Pour le Pr Samir Hamamah, la mise en place d’une prévention précoce autour de l’infertilité est essentielle, du collège à l’université. "C’est un vrai problème de santé publique, il faut en avertir la population. Après, libre à chacun de mener la vie qu’il entend", souligne-t-il. L’expert souhaite aussi placer la santé reproductrice dans le cadre plus général de la santé sexuelle.

    Enfin, "l’infertilité doit être appréhendée comme un problème de couple, et pas un problème de monsieur ou de madame. Il n’y pas de femme infertile ou d’homme infertile, il y a un couple infertile", conclut le Dr Reda Benmansour, médecin biologiste spécialisé en PMA.

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    JDF