Mémoire visuelle et sens de l'orientation
Des algues vertes affecteraient des fonctions du cerveau
Des chercheurs ont découvert qu'un virus qui infecte généralement les algues vertes sévit aussi chez l'humain. Et selon eux, il altérerait nos fonctions cognitives.
Si vous aimez jouez avec les algues quand vous êtes à la plage ou au bord d’un lac, méfiez-vous. Ces plantes aquatiques peuvent parfois être un véritable nid à microbes. En effet, des chercheurs américains ont découvert qu’un micro-organisme du nom de ATCV-1, qui trouve refuge dans les algues vertes, infecte également les humains et pourrait altérer les fonctions cognitives, telles que le sens de l’orientation et la mémoire visuelle.
Publiés récemment dans les comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS), ces résultats montrent toutefois que le virus n’est pas dangereux pour la santé physique. « Il s’agit d’un exemple frappant qui montre qu’un micro-organisme apparemment inoffensif présent dans notre corps peut affecter notre comportement et notre cognition. Mais pour l'instant, nous ne pensons pas que le virus soit une menace pour la santé publique », a déclaré à l’AFP le Dr Robert Yolken, principal auteur de l’étude.
Des effets similaires chez les souris
Le virus ATCV-1, dont on pensait qu’il n’infectait que les algues vertes, a été découvert chez l'homme. En explorant la flore microbienne de la gorge de 92 humains, les chercheurs l'ont retrouvé chez 40 patients. Ils ont alors décidé d'implanter le virus à des souris, de manière à comparer les effets. Les répercussions sur les fonctions cognitives étaient similaires à celles observées chez les êtres humains : difficultés à se repérer dans un labyrinthe, diminution de la capacité de concentration. « La similarité des résultats chez les humains et les souris montre des mécanismes communs utilisés par de nombreux microbes pour altérer les fonctions cognitives chez les animaux et les personnes », souligne le Dr Mikhail Pletnikov, l’un des co-auteurs de l’étude.
Ce virus affecterait les tissus de l’hippocampe, la région du cerveau qui stocke la mémoire et l’orientation spatiale. Cependant, les chercheurs précisent bien qu’il s’agit de résultats préliminaires et qu’il est nécessaire d’approfondir les recherches afin de déterminer les effets précis sur les fonctions cognitives de l’homme de ce virus et de comprendre comment il se propage.