Syndrome d'auto-brasserie

Conduite en état d'ivresse : accusation abandonnée contre un homme qui fabrique de l'alcool dans son estomac

Atteint du syndrome d'auto-brasserie, un Belge a réussi à faire annuler sa condamnation pour conduite en état d'ivresse. Explications. 

  • Par Virginie Galle
  • oatawa / istock.
  • 24 Avr 2024
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    Un Belge accusé de conduite en état d'ivresse a bénéficié d'un non-lieu après avoir prouvé qu'il était atteint du syndrome d'auto-brasserie (SAB), une maladie rare qui pousse les malades à brasser de l'alcool à l'intérieur même de leur estomac.

    En avril 2022, cet homme de 40 ans a été inculpé après avoir été soumis à un alcootest par la police, qui a révélé un taux d'alcool de 0,91 milligramme par litre expiré, soit un chiffre bien supérieur à la limite de 0,22 milligramme par litre fixée par la Belgique. Il avait déjà été condamné à une amende et à une suspension de permis en 2019 pour conduite en état d'ivresse. Pourtant, dans les deux cas, il n’avait pas bu une goutte d’alcool avant de prendre le volant.  

    L'homme n'était pas au courant de son syndrome d'auto-brasserie jusqu'à sa dernière arrestation, selon les éléments rapportés par l'AFP.

    Qu'est-ce que le syndrome d'auto-brasserie ?

    Les intestins de tout un chacun produisent une petite quantité d'alcool lors de la digestion d'aliments sucrés et amylacés, mais lorsque certaines bactéries (klebsiella pneumonia, enterococcus faecium, e. faecalis, citrobacter freundii) ou levures (saccharomyces cerevisiae, s. boulardii) sont présentes dans votre système, une quantité beaucoup plus importante d'éthanol peut être produite et faire basculer dans le syndrome d'auto-brasserie. Plusieurs cas ont été rapportés ces dernières années, généralement des personnes déconcertées qui ont été arrêtées pour conduite en état d'ivresse après n'avoir rien bu.

    Étant donné la rareté du syndrome, les patients ne sont la plupart du temps pas conscients de ce qui se passe et font état de problèmes neurologiques, de fatigue chronique, de nausées et d'autres manifestations que l'on associe à l'ivresse (euphorie, mal de tête, soif excessive, maux de ventre, etc).

    Comment soigner le syndrome d'auto-brasserie ?

    Une fois diagnostiqués, les malades sont souvent invités à éviter les glucides, essentiels au processus de brassage. Il existe aussi quelques traitements pour les rares individus atteints du syndrome d'auto-brasserie.

    "Tout ce qui provoque un déséquilibre entre les bactéries nocives et bénéfiques peut potentiellement augmenter la fermentation dans l'intestin. Les antibiotiques doivent donc être évités dans la mesure du possible. Si un traitement antibiotique est nécessaire, un plan doit être mis en place pour tester à nouveau les agents pathogènes de fermentation et les traiter si nécessaire", explique une revue scientifique consacrée au sujet.

    "Les patients souffrant de rechutes chroniques à long terme peuvent nécessiter des transplantations de microbiote fécal", indique-t-elle également.

    Maintenant que les charges ont été abandonnées contre lui, sachez pour finir que notre patient belge a réduit sa consommation de glucides.

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    JDF