Psychologie

Enfance : le jeu brise le cycle de la violence

Des travaux canadiens montrent que le jeu et l'art aident les enfants ayant été confrontés à la violence à briser le cycle de répétition.

  • Par Sophie Raffin
  • paulaphoto/istock
  • 12 Fév 2024
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    De précédentes études ont montré que les enfants qui ont connu la violence, ont plus de risque d’y être à nouveau confrontés. Que cela soit comme agresseur, victime ou témoin. Mais le jeu et les activités ludiques seraient un moyen de les éloigner d’un futur fait d’agressivité et de brutalité selon un article paru dans Children and Society.

    En étudiant les résultats de l’organisme québécois LOVE (Leave Out Violence) qui propose un programme d'activités parascolaires destiné aux jeunes ayant été victimes de violence, les chercheurs de l’Université McGill, de l’Université du Québec à Montréal et de l’Université de Sherbrooke ont mis en évidence que le jeu et l’art aident les enfants à briser le cycle de la violence.

    Traumatisme : le jeu et l’art réduisent le stress et ouvrent le dialogue

    Le programme de médiation par l’art LOVE accueille les enfants ayant été victimes de violence. Il leur propose des activités ludiques et artistiques comme la photographie, l’écriture et la poésie. Des travaux ont déjà démontré que les participants rapportent une diminution de l’ordre de 80 % de la présence de la violence dans leur vie et une baisse du décrochage scolaire. Par ailleurs, une hausse globale de leur bien-être a été enregistrée.

    Pour comprendre l’origine de ces résultats positifs, l’équipe a étudié les dossiers des élèves de deux écoles secondaires en milieu urbain du Québec ayant participé au projet en 2018 et 2019. Les données révèlent qu’il est essentiel d’adopter une approche ludique pour encourager les jeunes à s’ouvrir sur leurs expériences de vie difficiles.
    "La dimension ludique conférée au programme par le personnel de LOVE est importante", explique Franco Carnevale, professeur à l’École des sciences infirmières de l’Université McGill et chercheur principal de l’étude. "Il en résulte une formidable approche non-clinique de la promotion de la santé mentale et du bien-être qui aide les jeunes, sans leur donner l’impression d’être des patients."

    Pour les chercheurs, les activités récréatives et plaisantes proposées aident à réduire les niveaux de stress des enfants et les installent dans un environnement plus positif. Ce qui crée un espace sécuritaire où les jeunes peuvent se montrer vulnérables et s’exprimer.

    Briser le cycle de la violence : développer les programmes d’activités ludiques pour les jeunes

    Pour les chercheurs, les données recueillies permettent de mettre en lumière les bénéfices des programmes communautaires s'adressant aux jeunes confrontés à la violence comme l’amélioration de leur bien-être et de leur résilience. Ainsi pour eux, il est essentiel de développer des projets similaires à celui étudié. "Nous devons nous pencher sur le déploiement de programmes communautaires abordables et voir s’ils peuvent inciter les jeunes ayant un parcours difficile à faire entendre leur voix", écrivent-ils dans leur communiqué.

    "Nous devons placer le bien-être des jeunes au centre de la santé publique. C’est une priorité qui demande un soutien gouvernemental plus dynamique et une mobilisation à plus grande échelle
    , soutient le Pr Carnevale. L’organisme LOVE propose un modèle porteur qui pourrait être le remède “miracle” à certains des problèmes de santé mentale que vivent les jeunes."

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    JDF