Pneumologie

Point sur la fonction respiratoire des adultes nés grand prématurés

Une étude a réalisé le suivi de la fonction respiratoire pendant 10 à 35 ans chez des prématurés extrêmes ou de très faible poids de naissance. Les grands prématurés ont une fonction respiratoire plus faible et un plus grand risque de développer une BPCO que les sujets nés à terme mais le développement des soins périnataux fait évoluer cette tendance à la baisse.

  • 28 Jul 2022
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    Une étude, dont les résultats sont parus en avril 2022 dans Thorax, a cherché à décrire les trajectoires de la fonction pulmonaire des grands prématurés et des personnes de faible poids de naissance, sur la période allant de 10 à 35 ans, en les comparants à celles de sujets nés à terme. Pour cela, les auteurs ont défini trois cohortes de prématurés nés avant ou à 28 semaines d’aménorrhée ou de poids inférieur à 1000g dans les années de1982 à 1985, de 1990à 1991 et de 1999à 2000. Ils ont pris en compte des changements majeurs des soins prénataux tout au long de ces décennies. Tous les sujets ont été appariés pour l’âge et le sexe avec des sujets nés à terme. Au total, 148 grands prématurés ont été appariés à 138 sujets nés à terme. Ils ont tous bénéficié de spirométries répétées à 10,18,25 et 35 ans. Les prématurés ont été séparés en deux groupes, avec ou sans dysplasie bronchopulmonaire.

     

    Plus de BPCO chez les grands prématurés

    L’extrême prématurité et les poids de naissance très faibles ont des conséquences sur la santé respiratoire et celles ne sont pas encore totalement élucidées. Le résultat des EFR a montré que le volume expiratoire forcé est significativement plus faible chez les grands prématurés que chez les sujets nés à terme. Cependant, quelques exceptions ont été relevées, notamment chez les sujets prématurés n’ayant pas de dysplasie bronchopulmonaire et ceux qui appartenaient aux cohortes les plus jeunes. En effet, les valeurs du VEMS s’amélioraient, pour les prématurés, à chaque décennie de naissance. Les trajectoires des fonctions pulmonaires étaient ensuite parallèles, ce qui est expliqué par le déclin lié à l’âge. Les auteurs ont également observé que les critères de spirométrie de la maladie pulmonaire obstructive étaient plus souvent retrouvés chez les grands prématurés que chez les sujets nés à terme.

     

    Un bénéfice lié à l’amélioration des soins périnataux

    Même si la trajectoire de la fonction pulmonaires des sujets extrêmement prématurés était toujours en dessous de celle des sujets nés à terme, en tenant compte du déclin lié à l’âge, les déficits des prématurés, par rapport à ceux nés à terme, diminuaient à chaque décennie de naissance. Ceci est expliqué par l’évolution des soins périnataux, qui ont largement progressé sur ces décennies et qui ont sans doute permis de limiter l’évolution négative de la fonction respiratoire des grands prématurés. Néanmoins, les sujets extrêmement prématurés ou nés avec un très faible poids de naissance nécessitent d’être surveillés à l’âge adulte, surtout s’ils sont atteints de dysplasie broncho-pulmonaire. Leur risque de développer une broncho pneumopathie chronique obstructive reste plus élevé que celui des sujets nés à terme.

     

    En conclusion, la surveillance respiratoires des personnes nées de manière très prématurée est nécessaire sur une longue durée même si leur trajectoire de fonction respiratoire s’est nettement améliorée grâce à la forte progression des soins périnataux.

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    JDF