Onco-digestif

Cholangiocarcinome métastatique : difficile de changer de 1ère ligne

Chez des patients en bon état général traités en 1ère ligne pour un cholangiocarcinome localement avancé ou métastatique, un triplet de chimiothérapie par FOLFIRINOX n’a pas permis d’améliorer la survie sans progression ou la survie globale par rapport au doublet par GEMCIS.

 

  • Istock/Henadzi Pechan
  • 25 Avril 2022
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    Le cholangiocarcinome est encore aujourd’hui un cancer au pronostic sombre, avec des ressources thérapeutiques très limités. Le traitement de la majorité des patients repose aujourd’hui exclusivement sur la chimiothérapie, en particulier l’association GEMCIS (gemcitabine et cisplatine) en 1ère ligne. Les triplets de chimiothérapie ont permis une amélioration de la survie dans plusieurs cancers digestifs, en particulier le FOLFIRINOX (5FU, irinotecan et oxalipatine) dans le cancer du pancréas.

    Dans l’étude de phase II publié dans le Journal of Clinical Oncology, le Pr Phelip et Al ont comparé la survie des patients après une 1ère ligne de chimiothérapie par FOLFIRINOX ou GEMCIS dans le cadre de cholangiocarcinomes métastatiques ou localement avancés.

    Des résultats décevants

    Dans cette étude, 190 patients sont randomisés. Le critère de jugement principal est la survie sans progression à 6 mois chez les patients ayant reçu au moins 1 dose de traitement.

    Avec un suivi médian de 21 mois, la survie sans progression à 6 mois n’est pas améliorée dans le groupe FOLFIRINOX comparé au groupe GEMCIS (44,6% vs 47,3%, HR en faveur du GEMCIS = 0,78, IC 95% = [0,57-1,05], p = 0,11). La médiane de survie sans progression est de 6,2 mois vs 7,4 mois. La survie globale n’est pas non plus améliorée (médiane de survie globale de 11,7 mois vs 13,8 mois). Le taux de réponse objective est de 25% dans le groupe FOLFIRINOX contre 19,4% dans le groupe GEMCIS.

    Des effets secondaires comparables

    Le taux d’effets secondaires de grade ≥ 3 est similaire dans les 2 groupes (72,8% vs 72%). Les plus fréquents sous FOLFIRINOX sont ceux attendus : neutropénies (20,7% vs 39,8%), asthénie (20,7% vs 10,8%) et diarrhées (19,6% vs 4,3%). Les autres effets secondaires de grade ≥ 3 plus fréquents dans le groupe FOLFIRINOX sont les neuropathies périphériques (11,9% vs 2,2%) et l’anorexie (9,8% vs 2,2%).

    Une place pour la 2ème ligne ?

    Avec ces données, le GEMCIS reste le standard en 1ère ligne dans le traitement des cholangiocarcinomes localement avancés et métastatiques, d’autant plus avec l’arrivée des combinaisons avec l’immunothérapie et les résultats de l’essai TOPAZ-1. Il serait toutefois intéressant de regarder les résultats du FOLFIRINOX en 2ème ligne pour les patients en bon état général, où le standard par FOLFOX n’offre que de maigres résultats.

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