Hématologie
Myélodysplasie : qui peut-on allogreffer après 60 ans ?
En cas de myélodysplasie après 60 ans, la recommandation de proposer dans les plus brefs délais une allogreffe à un patient, apte physiquement, et atteint d’une SMD à risque élevée est validée dans une étude observationnelle.
- Vadym Terelyuk/istock
Les syndromes myélodysplasiques (SMD) sont un groupe hétérogène d’entités en termes de gravité. L’âge médian au diagnostic est de 70 ans. A l’heure actuelle, l’allogreffe de cellules souches (allo-CSH) est le seul traitement curatif des SMD. L’allo-CSH étant une thérapie lourde avec un risque de mortalité liée au traitement, l’indication d’allogreffe reste difficile à poser entre 60 et 75 ans, surtout qu’aucun essai prospectif ne répond clairement à cette question.
Abel et coll. ont publié dans Leukemia une étude prospective, observationnelle entre 2011 et 2018, incluant des patients, de 60 à 75 ans, aptes à la greffe, atteints de SMD de risque standard ou élevé. La décision d’allo-CSH ou non était à la discrétion du patient et du médecin. Au total, 290 patients sont inclus : 113 ont reçu une allo-CSH et 177 n’ont pas été allogreffés.
Bénéfice à réaliser l’allogreffe rapidement ou en rémission complète
Avec un suivi médian de plus de 3 ans, parmi les 113 patients allogreffés, 51% sont décédés ; parmi les 177 patients non-allogreffés, 71% sont décédés.
En analyse multivariée, les patients allogreffés dans les 5 mois suivant l’entrée de l’étude ou alors plus tardivement mais en rémission complète (RC) ont une survie meilleure que ceux non-allogreffés ou ceux allogreffés à plus de 5 mois et non en RC.
Bénéfice chez les myélodysplasies de risque élevé mais pas de risque standard
Pour les patients avec une SMD de risque élevé comprenant les risques intermédiaire-2, les haut-risque IPSS, une cytogénétique à haut risque ou les SMD liées aux traitements, l’allogreffe est significativement liée à un moindre risque de décès. Par contre, il n’y a pas de bénéfice à l’allogreffe pour les risques standards.
Cette étude, qui a certes la limite d’être observationnelle et de ne pas randomiser la greffe, permet de conforter la recommandation de proposer l’allogreffe à un patient, apte physiquement à la procédure, et atteint d’une SMD à risque élevée et ce dans les plus brefs délais.








