Neurologie
Parkinson : efficacité des facteurs de croissance injectés dans le cerveau
Les cellules dopaminergiques des noyaux du cerveau affectées par la maladie de Parkinson se sont régénérées chez tous les malades qui ont participé à un essai clinique.
- KatarzynaBialasiewicz / istock.
Un traitement par facteurs de croissance, directement injecté via des cathéters dans les zones malades du cerveau a permis de soigner efficacement la maladie de Parkinson, selon un nouvel essai clinique. Des neurones dopaminergiques, que la maladie neurologique dégrade, ont pu être régénérés.
La zone du cerveau affectée par la maladie s’est régénérée
Six patients ont d’abord participé à l'étude pilote pour évaluer l'innocuité de l'approche thérapeutique basée sur des injections directes dans le cerveau de facteur de croissance, le Glial Cell Line Derived Neurotrophic Factor (GDNF), via des cathéters. 35 autres personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont ensuite participé à une expérience de dix-huit mois, la moitié d’entre elles recevant initialement soit un placebo, soit le traitement. Bilan : la zone du cerveau affectée par la maladie s’est régénérée en PET-scan chez tous les patients ayant reçu les injections de facteur de croissance, tandis que les personnes sous placebo n’ont vu aucune amélioration de leur état.
"L'amélioration du PET-scan cérébral dépasse tout ce que l'on a vu auparavant dans les traitements chirurgicaux avec des facteurs de croissance dans la maladie de Parkinson", explique le directeur de l’étude Alan L. Whone, du Bristol Medical School (Royaume-Uni). L'étude est pendant 9 mois randomisée versus placebo, puis tous les malades ont reçu le facteur de croissance : la régénération n'intervient que sous facteur de croissance et pas du tout sous placebo et les malades du groupe placebo, qui n'ont donc pas eu de régénération pendant 9 mois, ont ensuite une régénération sous facteur de croissance. "C'est l'une des preuves les plus convaincantes que nous avons un moyen de restaurer les cellules cérébrales dopaminergiques qui sont progressivement détruites par la maladie de Parkinson", affirme-t-il. L’essai démontre également qu’il est possible d’injecter en toute sécurité, pendant plusieurs mois, des médicaments directement dans le cerveau humain.
La maladie neurologique qui a le plus augmenté
En France, la maladie de Parkinson est la maladie neurologique qui a le plus augmenté entre 1990 et 2015 : le nombre de ses victimes a doublé. Fin 2015, le nombre de patients parkinsoniens traités était de l’ordre de 160 000, avec environ 25 000 nouveaux cas par an. 17% des nouveaux cas étaient âgés de moins de 65 ans. En 2030, le nombre de patients parkinsoniens aura augmenté de 56% par rapport à 2015, avec une personne atteinte sur 120 parmi celles âgées de plus de 45 ans.
Le premier critère pour poser le diagnostic de la maladie de Parkinson est la présence de deux au moins des trois symptômes majeurs de la maladie : la lenteur à initier les mouvements (akinésie), une raideur musculaire spécifique et le tremblement au repos. Le fait que les symptômes se manifestent surtout d’un seul côté du corps est assez caractéristique (on parle de manifestations asymétriques). D’autres manifestations peuvent apparaître : fatigue, apathie ou encore troubles de la motricité.*
Source : France Parkinson.








