Dermatologie
Mélanome stade 3 : intérêt à 4 ans du traitement adjuvant
Le suivi à 4 ans de l’étude COMBI-AD démontre l’intérêt sur les taux de survie d'un traitement adjuvant de 12 mois par iBRAF et iMEK dans le mélanome stade 3.
- Design Cells/istock
La publication de Hauschild et al dans Journal Of Clinical Oncology est une mise à jour à 4 ans des données de survie sans progression et sans métastases à distance de l’étude COMBI-AD. De plus, l’utilisation d’une méthode statistique, le « cure-rate model », a permis l’estimation des taux de survie prolongée.
L’étude de phase 3 COMBI-AD a évalué l’association dabrafenib 150 mg 2 fois/j et trametinib 2 mg/j (D+T) pendant 1 an en comparaison au placebo, chez des patients opérés d’un mélanome muté BRAFV600 stade IIIA (métastase ganglionnaire > 1 mm), IIIB ou IIIC (AJCC 7ème édition). Au final, 870 patients ont été inclus (D+T n=438, placebo n=437). L’objectif principal est l’analyse de la survie sans récidive, avec une amélioration significative à 3 ans (58% avec D+T versus 39% avec placebo).
Pas de rechute chez 54% des malades
Lors de la mise à jour, le temps moyen de suivi est de 44 mois (D+T) et 42 mois dans le bras placebo. Les taux de survie sans progression à 4 ans sont de 54% dans le groupe D+T et de 38% dans le groupe placebo et ce quel que soit le stade IIIA, IIIB ou IIIC (AJCC 7ème édition).
Ce bénéfice est confirmé dans tous les sous-groupes de la classification AJCC 8ème édition (y compris pour le stade IIID à haut risque de récidive), et quelle que soit la charge tumorale ganglionnaire ou l’ulcération du primitif. Le risque de métastases à distance est réduit de 47% dans le groupe D+T.
La méthode statistique permet d’estimer que 54% des patients traités par D+T et 37% des patients dans le groupe placebo ne rechuteront jamais. La tolérance du traitement est similaire à celle décrite chez les patients avec un mélanome métastatique. Aucun nouvel effet indésirable n’a été décrit.
Maintien du bénéfice à 12 mois
Cette mise à jour avec un suivi prolongé confirme le maintien du bénéfice de D+T après les 12 mois de traitement, avec une différence absolue de presque 20% de taux de survie sans récidive entre les 2 bras. Dans les 2 groupes, peu d’évènements surviennent après 3 ans de traitement, ce qui suggère l’apparition d’un plateau qui devra être confirmé par un suivi plus prolongé. L’actualisation des données de survie globale n’a pas été effectuée car le nombre d’évènements pré déterminés n’a pas été atteint.
Cependant, l’utilisation de la méthode statistique d’analyse du taux de guérison a permis de prédire une persistance du bénéfice à long terme, qui devra également être validé avec le suivi prolongé.








