Neurologie
Benzodiazépines et démence : pas de lien de causalité démontré
La prise de benzodiazépines ne parait pas associée à un risque accru de démence. Mais leur administration reste toutefois à éviter chez les sujets âgés.
- ISOPIX/SIPA
La possible association entre la prise de benzodiazépines et le risque de développer une démence de type Alzheimer, souligné par plusieurs études antérieures, n’est pas confirmée dans un travail publié dans le BMJ par une équipe de Seattle.
Cette étude, coordonnée par le Pr Shelly Gray, a évalué l’impact de la prise cumulée de benzodiazépines sur le déclin cognitif et le développement d’une démence sur 3434 sujets âgés de plus de 65 ans. Tous ont bénéficié d’un bilan cognitif à l’inclusion, puis tous les deux ans pendant 7 ans en moyenne. La dose cumulée de benzodiazépines a été appréciée sur une période de 10 ans et exprimée en équivalent de prise quotidienne.
Un effet qui n'est pas dose-dépendant
Au cours du suivi, 797 patients ont développé une démence (23%), majoritairement une maladie d’Alzheimer (80% des cas), mais les auteurs de ce travail n’ont pas retrouvé d’association causale entre la prise de cette classe d’anxiolytique et la survenue d’un déclin cognitif plus rapide ou d’une démence : HR de 1,07 (IC 0,82-1,39) pour une dose cumulée > 121 prises quotidiennes, HR de 1,31 (IC 1-1,71) pour une dose cumulée comprise entre 31 et 120 prises quotidiennes et HR de 1,25 (IC 1,03-1,51) pour une dose cumulée de moins de 30 prises quotidiennes.
Cette élévation paradoxale du risque chez les « petits » consommateurs doit être interprétée avec prudence, car les benzodiazépines ont très bien pu être prescrites pour traiter des troubles du sommeil ou une anxiété « prodromiques » de démence.
Dans leur conclusion, les auteurs rappellent néanmoins que du fait de leurs effets secondaires et du risque de dépendance, les benzodiazépines doivent de toute façon être évitées chez les sujets âgés.








