Rhumatologie

Gonarthrose : les traitements non-opératoires peuvent rendre de grands services

Chez certains patients souffrant d’une gonarthrose, une approche thérapeutique non-chirurgicale personnalisée et encadrée (perte de poids, kinésithérapie, ajustement traitements antalgiques et semelles orthopédiques amortissantes) a montré son intérêt sur 12 semaines

  • chingyunsong/istock
  • 08 Avr 2024
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    L'arthrose du genou est une cause majeure d'invalidité. Les traitements non-opératoires, tels que la perte de poids, la kinésithérapie, l'ajustement des traitements antalgiques et les semelles orthopédiques, peuvent réduire la douleur et le handicap, mais l’adhésion au traitement est faible. La réalisation d'une kinésithérapie préopératoire (la pré-habilitation) avant une arthroplastie du genou devrait améliorer les résultats cliniques postopératoires.

    Cette étude de faisabilité ouverte, randomisée et contrôlée montre qu'il est possible d'administrer des traitements non-chirurgicaux recommandés contre l'arthrose, en les adaptant aux besoins spécifiques de chaque patient, pendant la période préopératoire, et qu'un taux d'adhésion et une perte de poids significatives sont observés avec un support comportemental chez les patients inscrits dans une démarche de perte de poids préopératoire. L’étude est publiée dans The Lancet Rheumatology.

    Une bonne adhérence avec le support hebdomadaire

    L’adhérence aux différentes composantes spécifiques de l'intervention non-opératoire a été assez bonne dans cette population de 30 malades sélectionnés et volontaires : 31 (78%) des 40 participants ont suivi la rééducation sur 12 semaines, 28 (70%) ont obtenu une perte de poids, 22 (55%) ont réalisé correctement l’ajustement de leur traitement antalgique et 18 (45%) ont porté des semelles orthopédiques amortissantes. L'adhésion médiane globale est de 94% (IQR 79-5-100).

    Lors de l'examen final à 12 semaines, le groupe d'intervention a perdu en moyenne 11,2 kg contre 1,3 kg dans le groupe contrôle (différence estimée -9,8 kg [IC à 95% -13,4 à -6,3]). Une amélioration cliniquement significative de la qualité de vie liée à la santé a été rapportée, et les scores spécifiques des articulations ont montré une plus grande amélioration dans le groupe intervention que dans le groupe de contrôle. Aucun événement indésirable attribuable à l'intervention n'est survenu.

    La mise en place d’un essai à grande échelle

    Les effets négatifs de l'arthrose de la hanche et du genou peuvent être améliorés si les traitements pharmacologiques et non-pharmacologiques sont optimisés, car ces traitements peuvent entraîner une réduction des symptômes du patient, une diminution des complications dues aux comorbidités, un moindre besoin de chirurgie ou d'analgésiques de niveau 2, et moins de complications si les patients souffrent d'une intervention chirurgicale.

    Cette étude de faisabilité soutient la mise en place d’un essai d'efficacité à grande échelle visant à déterminer si un ensemble de traitements non-chirurgicaux de l'arthrose centré sur le malade, et accompagné, peut prévenir la détérioration des personnes inscrites sur les listes d'attente chirurgicales de manière rentable et si les traitements non chirurgicaux de l'arthrose peuvent réduire les symptômes suffisamment pour que certains patients choisissent d'annuler l'opération de remplacement articulaire prévue.

    Une étude de faisabilité sur 60 malades sélectionnés

    Dans un pays ou les listes d’attente pour la chirurgie prothétique sont très longues, cette équipe britannique a réalisé un essai de faisabilité ouvert, randomisé et contrôlé, sur 60 malades, comparant un ensemble de soins non-chirurgicaux préopératoires comprenant quatre éléments (perte de poids, rééducation, utilisation de semelles amortissantes et ajustement des traitements antalgiques) aux soins standard avant l'arthroplastie, à l'aide d'une évaluation intégrée des processus.

    Cette étude s'est déroulée dans deux centres de soins universitaires au Royaume-Uni (Édimbourg et Leeds) entre septembre 2018 et avril 2019. Les quatre aspects de l'intervention ont été expliqués et suivis chaque semaine, pendant 12 semaines. Les participants du groupe d'intervention ont été examinés régulièrement pour évaluer leur adhérence à ce type de démarche.

    Le critère principal était l'acceptabilité et la faisabilité de la prestation de l'intervention, mesurées par le taux de recrutement, le taux de rétention lors de l'examen de suivi après la chirurgie planifiée, la qualité de vie liée à la santé, les scores spécifiques à l'articulation et l'adhésion (changement de poids et entretiens qualitatifs).

     

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    JDF