Médecine générale

Certificat médical et pratique d’un sport : des aspects à ne pas négliger

Avec l'arrivée des Jeux Olympiques, le CNOM fait le point sur un sujet sport et médecine générale : le certificat médical pour la pratique d'une activité physique. Dans quels cas est-il nécessaire ? Comment mener la consultation dédiée ? Quid de l'ECG ? On fait le point.

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  • 15 Fév 2024
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    En pleine période de préparatifs aux Jeux Olympiques, l'occasion est donnée de faire le point sur un élément phare de la pratique d'une activité physique en lien avec la médecine générale : le certificat médical de non contre-indication à la pratique d'un sport.

    Le Conseil National de l'Ordre des médecins (CNOM), dans son dernier bulletin, a fait le point sur les obligations et précautions à prendre face à une demande de certificat. Loin d'être une simple formalité administrative comme certains patients peuvent le voir, il engage la responsabilité du médecin et est très utile pour la santé des sportifs. 

    « Les patients ne peuvent pas vous demander un certificat d'aptitude »

    « Les patients ne peuvent pas vous demander un certificat d'aptitude à la pratique de l'activité physique et sportive, et vous ne devez pas leur en fournir » assène le CNOM en début de dossier. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut refuser toute demande de certificat médical lié l'activité physique. Le CNOM rappelle seulement que depuis quelques années, les médecins doivent délivrer un certificat attestant de l'absence de contre-indication à la pratique sportive et non d'aptitude à celle-ci.

    La plupart des clubs sportifs exigent un certificat de non contre-indication et sont dans leur bon droit. Toutefois pour éviter les consultations et examens « inutiles », désormais pour de nombreux sports le certificat médical reste valable 3 ans (sous réserve d'avoir complété un questionnaire santé QS-SPORT sans réponse positive). A noter toutefois l'existence de sports dits « à contrainte particulière » pour lesquels un certificat de moins d’un an est obligatoire.

    Les disciplines concernées sont la plongée subaquatique, la boxe et autres sports de combats pouvant entraîner un KO, les activités utilisant des armes à feu ou à air comprimé, les sports auto et moto en compétition ainsi que les disciplines mononautiques. La demande de certificat pour l'une de ces activités doit amener à une certaine vigilance car, compte tenu de leurs risques, des examens approfondis peuvent être nécessaires. 

    « La téléconsultation est exclue »

    La rédaction d'un certificat médical de non contre-indication à la pratique d'un sport doit évidemment toujours être précédée de l'examen clinique du patient comprenant interrogatoire, examen cardiovasculaire, respiratoire, morphologique et ostéoarticulaire, rappelle le CNOM, s'il en est besoin. Ce qui implique, précise-il que « la téléconsultation est donc exclue ».

    L'examen doit être adapté au sport, au niveau et à la fréquence de pratique ainsi qu'aux antécédents et au mode de vie du patient. L'examen peut aboutir à la mise en évidence de contre-indications relatives, poursuit le CNOM, « c'est-à-dire qui ne concernent que certains sports, certains gestes ou une certaine fréquence », dans ces cas-là, elles doivent être rédigées en toute lettre sur le certificat.    

    Et la question subsidiaire de l'ECG ...

    Non abordée dans le bulletin du CNOM mais pourtant essentielle : la question de la place de l'ECG pour la pratique d'un sport. Il n'existe aucune obligation légale de réaliser un ECG pour la délivrance d'un certificat médical de non contre-indication à la pratique d'un sport.

    Toutefois, rappelons que la Société Française de cardiologie recommande la réalisation d'un ECG pour la pratique d'un sport en compétition tous les 3 ans entre 12 et 20 ans, puis tous les 5 ans entre 20 et 35 ans. Après 35 ans, l'examen recommandé est le test d'effort, à discuter en fonction du type de sport et des facteurs de risque associés. L'objectif principal étant le dépistage d'une pathologie cardiaque silencieuse à risque de mort subite à l'effort.

     

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    JDF