Gynéco-obstétrique

Syndrome des ovaires polykystiques : de nouvelles recommandations de prise en charge

De nouvelles recommandations internationales pour la prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques ont récemment été publiées. Nouveau critère diagnostique, importance de la gestion du poids, application numérique à disposition des patientes... En voici les grandes lignes.

  • Menshalena/istock
  • 07 Sep 2023
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    Le syndrome des ovaires polykystiques, ou SOPK touche en France 5 à 10% des femmes en âge de procréer ce qui en fait la maladie hormonale la plus fréquente dans cette tranche de population.

    Le diagnostic reste encore trop souvent tardif et la prise en charge loin d'être toujours optimale. En vue d'améliorer l'accès aux informations sur la pathologie et d'optimiser la prise en charge, un nouveau guide international a été publié.

    Il est le fruit de l'engagement de plus de 100 experts internationaux en partenariat avec les sociétés américaines et européennes de médecine reproductive et d'endocrinologie. Il contient des informations claires, fondées sur des données probantes de haut niveau de preuves et émet de nouvelles recommandations pour cette pathologie. Voici un tour d'horizon des grandes lignes notamment en ce qui concerne le diagnostic et la prévention des complications.

    L'AMH comme nouveau critère diagnostique 

    Les critères diagnostiques du SOPK ont été révisés. Le dosage de l'AMH, hormone anti-mullérienne fait son apparition parmi eux et peut ainsi remplacer l'échographie. Sont donc nécessaires désormais pour diagnostiquer un SOPK, deux éléments parmi les suivants : hyperandrogénie clinique ou biologique, dysfonctionnement ovulatoire, ovaires polykystiques à l'échographie ou taux anormalement élevé d'AMH.

    Ainsi les recommandations soulignent que « en cas de cycles menstruels irréguliers et d'hyperandrogénie, il n'est pas nécessaire de procéder à une échographie ou de mesurer le taux d'AMH pour poser le diagnostic ». Chez l'adolescente, ces deux éléments - hyperandrogénie et dysfonctionnement ovulatoire - sont même les seuls à disposition pour le diagnostic, le guide précisant à ce sujet que dans cette population particulière « l'échographie et l'AMH [ne sont] pas recommandées en raison de leur faible spécificité ».

    Une prise en charge multidisciplinaire avec la gestion du poids comme élément central

    Une fois le diagnostic posé, les recommandations insistent sur l'importance d'une évaluation et d'une prise en charge multidisciplinaires qui doivent porter sur « les caractéristiques reproductives, métaboliques, cardiovasculaires, dermatologiques, psychologiques et du sommeil ». Un mode de vie de sain est « essentiel tout au long de la vie » pour les patientes atteintes tout comme le contrôle du poids, enjeu majeur de la prise en charge. Ils permettent entre autres de réduire les risques d'infertilité et les pathologies métaboliques et cardiovasculaires, fréquentes en cas de SOPK.

    Pour ce qui est du risque d'infertilité, le document préconise la mise en place d'un plan de santé reproductive, devant mettre l'accent sur « les facteurs de risque avant la conception, sur un mode de vie sain, sur la prévention de la prise de poids et sur l'optimisation de la fertilité ». Les risques sur la santé mentale du SOPK sont également mis en lumière : « les symptômes de dépression et d'anxiété augmentent de manière significative et devraient être dépistés chez toutes les femmes atteintes du SOPK, avec une évaluation psychologique et une thérapie si nécessaire ».  

    Une application à disposition des patientes pour favoriser leur implication

    Les recommandations insistent aussi sur l'importance de la sensibilisation et de l'éducation des patientes pour leur implication dans leur prise en charge, en raison notamment de « l'insatisfaction à l'égard du diagnostic et de la prise en charge du SOPK [qui] est élevée ».

    Parmi les outils, les experts préconisent le développement dans d'autres langues dont le français de l'application AskPCOS actuellement disponible en anglais. Conçue avec des femmes et pour les femmes atteintes de SOPK, elle est une mine d'informations de haute qualité scientifique.

     

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    JDF