Médecine générale

Leptospirose : elle est de nouveau une maladie à déclaration obligatoire

La leptospirose, zoonose potentiellement mortelle, responsable de plus de 600 cas par an en France métropolitaine et 10 à 70 fois plus en DOM-TOM, a rejoint depuis le 24 août dernier la liste des maladies à déclaration obligatoire qu'elle avait quittée il y a plus de 35 ans.

  • Andi Edwards.istock
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  • 31 Aoû 2023
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    La leptospirose, zoonose potentiellement mortelle est due à un groupe de bactéries, les leptospires, présentes dans les sols boueux et l'eau douce. Elle touche environ 600 personnes par an en France métropolitaine, un nombre de cas en hausse depuis quelques années. Dans les DOM-TOM, l'incidence est 10 à 70 fois plus élevée.

    Elle a rejoint depuis le 24 août dernier la liste des maladies à déclaration obligatoire (MDO) qu'elle avait quittée en 1987. Quels cas déclarés en pratique ? Comment ? On vous dit tout. L'occasion est aussi donnée pour un point pratique sur les expositions à risque et les symptômes évocateurs de cette pathologie pour en limiter les retards diagnostics encore trop fréquents et parfois fatals. 

    De multiples expositions professionnelles et de loisirs à risque en France

    « La leptospirose est une maladie qui se transmet à l'homme par contact de la peau lésée ou d'une muqueuse avec l'urine d'animaux porteurs de l'infection ou d'un environnement (eau douce, terre humide) contaminé par cette urine » rappelle Santé Publique France (SPF) dans la fiche de sensibilisation dédiée au diagnostic et au signalement des cas publiée à l'occasion de l'entrée de cette pathologie dans la liste des MDO.

    Les expositions à risque dans l'Hexagone sont ainsi les activités professionnelles ou de loisirs entraînant un contact cutanéo-muqueux avec des milieux potentiellement contaminés parmi lesquels : le jardinage, les activités nautiques et la pêche en eau douce, la chasse, l'agriculture, l'élevage...  

    Une présentation clinique qui ne facilite pas le diagnostic 

    « La présentation clinique de la leptospirose est extrêmement variée, allant d'un syndrome grippal bénin dans la majorité des cas jusqu'à un tableau de défaillance multiviscérale […] potentiellement mortel » souligne SPF dans son communiqué dédié . La variabilité des tableaux cliniques entraîne fréquemment un retard diagnostic.

    Bien connaître la pathologie mais surtout les expositions à risque en France métropolitaine ou un voyage en zone tropicale (dans les 3 semaines précédant l'apparition des symptômes) permettent un diagnostic plus rapide. Ainsi il est possible de mettre en place précocement un traitement antibiotique adapté pour limiter les risques d'évolution vers une forme sévère possiblement mortelle.

    Les symptômes les plus courants sont une fièvre élevée d'apparition brutale, des myalgies, une asthénie et/ou des céphalées. L'infection peut aussi provoquer des troubles digestifs, un syndrome méningé, une éruption cutanée ou encore des hémorragies sous-conjonctivales.  

    Quand et comment déclarer en pratique un cas de leptospirose ?

    Le diagnostic de la leptospirose s'effectue grâce à la confirmation biologique qui repose « sur la détection et la quantification d'ADN dans des échantillons biologiques (RT-PCR) ou une sérologie positive (test de dépistage ELISA des IgM et/ou test MAT), dans un contexte clinique et épidémiologique évocateur » rappelle SPF. Le test biologique à prescrire dépend du délai de réalisation après le début des symptômes.

    Maintenant maladie à déclaration obligatoire, tout cas confirmé ou probable doit désormais être signalé à l'ARS « dès que possible par le biologiste ou le médecin » via la fiche de déclaration obligatoire spécifique . Un cas confirmé se définit par un tableau clinique évocateur et un test PCR positif ou un test de référence MAT positif ou une séroconversion ou une augmentation du titre IgM par 4. L'association d'un tableau clinique évocateur associé à une sérologie ELISA IgM positive définit quant à elle un cas probable, puisque la sérologie peut rester positive durant des mois et n'apporte donc pas la certitude d'une infection récente.

    Un vaccin disponible 

    A l'occasion, SPF rappelle également qu'il existe en France un vaccin efficace contre le principal agent causal L. Icterohaemorrhagiae.

    Il est « réservé aux catégories professionnelles exposée à des risques élevés, comme les égoutiers ou les éboueurs, ainsi qu'aux personnes pratiquant régulièrement des activités récréatives à risque, après évaluation individuelle effectuée par le médecin ».   

     

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    JDF