Diabétologie
Diabète de type 2 : effet néphroprotecteur des anti-diabétiques
Une étude clinique randomisée a comparé la protection rénale de quatre classes de médicaments hypoglycémiants chez les patients atteints de diabète de type 2. Aucune différence n’a été retrouvée entre inhibiteur DPP4, sulfamides, agoniste du récepteur au GLP1 ou insuline basale.
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Dans le cadre de l'étude GRADE, menée sur 36 sites aux USA, plus de 5 000 participants atteints de diabète de type 2 et traités par metformine ont été inclus et répartis aléatoirement en quatre groupes recevant chacun une classe différente de médicaments hypoglycémiants : agoniste du récepteur du glucagon-like peptide 1 (GLP-1), inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase 4 (DPP-4), sulfamides hypoglycémiants, ou insuline basale glargine.
Pas de différence d’évolution de la maladie rénale
La diminution du taux de clairance glomérulaire a été d’environ 2 mL/min/1,73 m² par an dans tous les groupes, sans différence statistiquement significative (p-value = 0,61).
Un critère composite d’atteinte rénale est survenu chez 11 à 12 % des malades, là encore sans différence statistiquement significative (p-value = 0,56). Ce critère composite concernait, dans plus de 98 % des cas, un doublement de l’albuminurie (autres critères inclus : dialyse, transplantation, décès de cause rénale). Pris isolément, aucun de ces critères n’était différent selon le traitement assigné.
Des patients avec une maladie rénale peu évoluée
Les patients inclus dans cette étude avaient une HbA1c à l’inclusion entre 6,8 et 8,5 %, et une fonction rénale supérieure à 60 mL/minM1,73 m² (en moyenne 95 mL/min/1,73 m² à l’inclusion). Il s’agissait à 64 % d’hommes, d’âge moyen 57 ans (SD 10), avec une durée de diabète moyenne de 4,2 ans (2,7).
L’IMC était de 34 (7), et 58 % des patients étaient traités par un inhibiteur du système rénine-angiotensine à l’inclusion.
Absence des iSGLT2
La principale limite de cette étude concerne l’absence d'inhibiteur du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (iSGLT2), qui n’était pas encore disponible au début de cette étude. A noter que des études antérieures retrouvaient une supériorité des agonistes GLP1, possiblement parce que les individus inclus y avaient une maladie rénale plus importante à l’inclusion. De même, il se pourrait que les iSGLT2 soient plus efficaces pour ralentir la progression d’une maladie rénale, plutôt que de la prévenir.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que l’incidence du critère composite rénal de 11 à 12 % est inférieure à l’incidence retrouvée dans UKPDS, qui concernait pourtant des nouveaux diagnostics (17 %). Cette différence pourrait être liée à un meilleur équilibre glycémique et tensionnel, et une plus grande utilisation d’un inhibiteur du système rénine-angiotensine.








