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Rhinosinusite chronique : les femmes sont plus à risque

Une probabilité accrue de diagnostic de rhinosinusite chronique sans polypes nasaux est observée chez les femmes, avec des biomarqueurs suggérant une possible prédisposition à une inflammation non de type 2.

  • dragana991/iStock
  • 31 Octobre 2025
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    La rhinosinusite se caractérise par une inflammation qui touche les fosses nasales et un ou de plusieurs sinus de la face. "Le sexe biologique est-il associé à son diagnostic ?" C’est la question que se sont posés des scientifiques de l’université de l'Illinois à Chicago (États-Unis). Pour y répondre, ces derniers ont mené une étude au cours de laquelle ils ont utilisé les données du programme de recherche All of Us, une vaste base de données nationale d'adultes américains, collectées auprès d'organisations de soins de santé partenaires, notamment des centres médicaux universitaires, des établissements d'anciens combattants et des centres de santé communautaires. Au total, 258.245 participants, dont 38,4 % d'hommes et 61,6 % de femmes, âgés de 50 ans ou plus ont été inclus.

    Rhinosinusite sans polypes nasaux : un risque accru de 44 % chez les femmes

    Après avoir pris en compte des facteurs, comme les données démographiques, le statut socio-économique et les comorbidités, l’équipe a constaté que le sexe féminin était associé à un risque accru de 44 % de rhinosinusite sans polypes nasaux par rapport au sexe masculin. Le sexe féminin était associé à un risque plus faible de 37 % de rhinosinusite avec polypes nasaux. Pour rappel, "la polypose nasale est une forme particulière de rhinosinusite chronique, qui touche jusqu’à 3 % de la population. Les polypes nasaux sont des excroissances inflammatoires bénignes de la muqueuse qui peuvent gêner la respiration par le nez, pour une narine ou les deux à la fois", précise les hôpitaux universitaires de Genève.

    Une concentration sérique d'éosinophiles et d'IgE plus faible

    Les résultats, publiés dans la revue JAMA Otolaryngology–Head & Neck Surgery, montrent que les participantes présentaient des taux sériques d'éosinophiles et d'immunoglobuline E inférieurs à ceux des volontaires masculins. Ces biomarqueurs indiquent une possible prédisposition féminine à l'inflammation non de type 2. L'analyse de la prévalence de la rhinosinusite par groupe d'âge a aussi révélé une tendance à la baisse chez les patientes de 60 ans et plus, malgré une tendance à la hausse chez les groupes d'âge plus jeunes. "Nos recherches soulèvent des questions supplémentaires concernant l'effet des états modifiant les hormones, tels que la ménopause et l'utilisation de médicaments hormonaux, sur le développement et la progression de la rhinosinusite", ont conclu les chercheurs.

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