Foie
Hépatites virales : plus de 60 % des Européens touchés ignorent qu’ils en souffrent
En Europe, plus de 65 % des personnes atteintes d’hépatite B et 62 % des patients présentant l’hépatite C ne sont toujours pas diagnostiquées et ne reçoivent donc pas de soins, ce qui augmente le risque de cancer du foie.

- Par Geneviève Andrianaly
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- Ekaterina Dorozhkina/iStock
"Le fardeau de l'hépatite reste élevé dans l'Union européenne et l'Espace économique européen (UE/EEE)." C’est le constat fait par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Dans un communiqué, Marieke van der Werf, cheffe de section infections sexuellement transmissibles, virus transmissibles par le sang et tuberculose, a signalé que ces maladies infectieuses universelles, qui ont en commun une inflammation des cellules du foie liée à des virus, sont responsables d'environ 50.000 décès chaque année. Plus précisément, "15.000 morts sont liés à l'hépatite B et 35.000 à l'hépatite C." Pourtant actuellement, cinq millions de personnes dans l'Union européenne et l'Espace économique européen vivent encore avec une hépatite chronique B ou C. Selon les estimations de l’ECDC, 3,2 millions des adultes vivent avec une hépatite chronique B et 1,8 million avec une hépatite chronique C. Problème : la majorité d'entre eux ne savent qu’ils en sont atteints. Des recherches suggèrent que plus de 65 % des patients touchés par l’hépatite B et 62 % des adultes souffrant d'hépatite C ne sont toujours pas diagnostiquées et ne reçoivent donc pas de soins. Cela représente un danger pour leur santé. Pour rappel, les hépatites B et C chroniques peuvent endommager lentement le foie pendant des années sans provoquer de symptômes, jusqu'à ce qu'elles entraînent des maladies graves comme la cirrhose du foie et le cancer. Ces maladies apparaissent après un contact avec des liquides biologiques infectés, par exemple lors de rapports sexuels non protégés ou de matériel d'injection contaminé. Les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies s’engagent, à l'horizon de 2030, à éliminer l'hépatite virale en diagnostiquant 90 % des personnes atteintes d'hépatite B et C chroniques, traitant 80 % des personnes éligibles, réduisant de 90 % les nouvelles infections et de 65 % les décès liés à l'hépatite. "Cependant, les données actuelles montrent que l'UE/EEE n'est pas sur la bonne voie." Ainsi, des mesures de prévention, telles que la vaccination, un meilleur accès au dépistage et un accès précoce aux soins pour les personnes diagnostiquées infectées, doivent être adoptées. "La vaccination des enfants contre l'hépatite B, associée aux programmes de prévention de la transmission mère-enfant, a permis de réduire la transmission de l'hépatite B dans l'UE/EEE, en particulier chez les plus jeunes. Cependant, l'augmentation récente des nouveaux cas d'hépatite B aiguë signalés dans la région pourrait refléter une transmission croissante et souligne l'importance de maintenir des programmes de prévention complets."Hépatites virales : la majorité des patients ignorent être atteints et ne bénéficient pas de traitement
Vaccination, dépistage : "l'importance de maintenir des programmes de prévention complets"