Psychiatrie

Dépression : implication du système immunitaire

La dépression n’est pas seulement liée à un dysfonctionnement dess cellules nerveuses mais implique aussi les cellules du système immunitaire à l'intérieur du cerveau. 

  • Tzido/iStock
  • 23 Novembre 2025
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    Près d’un adulte sur six a vécu un épisode dépressif caractérisé au cours des douze derniers mois, selon le Baromètre de Santé publique France, soit 16 % de la population, alors que ce chiffre était de 12,5 % en 2021.

    Face à ce phénomène, la science travaille à mieux comprendre et soigner cette maladie car, actuellement, les traitements ne sont efficaces que dans près de 70 % des cas, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Une partie des patients est donc laissée sans solution.

    Dépression et système immunitaire

    Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Advanced Science, des chercheurs viennent justement de faire une découverte importante. Selon eux, le trouble dépressif majeur (TDM), caractérisé par des épisodes dépressifs qui durent au moins 2 semaines, selon l’Inserm, ne serait pas liée qu’au cerveau mais aussi au système immunitaire. 

    Les participants à cette étude étaient tous atteints de TDM. Ils souffraient de symptômes atypiques de la dépression, comme de l’hypersomnie ou de l’hyperphagie, et psychotiques, tels que des hallucinations auditives ou encore une culpabilité extrême. Les scientifiques ont récolté plusieurs échantillons et analyses auprès des participants, notamment leurs cellules immunitaires. Ils ont ainsi découvert que les patients atteints de TDM présentaient un important déséquilibre de “l’axe immuno-neuronal”, qui désigne les échanges entre le système immunitaire et le système nerveux. 

    Ce déséquilibre était visible à plusieurs niveaux : 
    • 
    des niveaux anormalement élevés de certaines protéines essentielles à la communication entre neurones, notamment DCLK3 et CALY. 
    • 
    une surabondance de la protéine du complément C5, chargée d’activer les défenses immunitaires. 
    • 
    des modifications génétiques des cellules immunitaires qui, chez les patients, étaient plus réactives à l’inflammation. Cela a pour conséquence un état de suractivation du système, comme si l’organisme était en alerte permanente.

    Identifier des biomarqueurs du TDM pour mieux le soigner 

    D’après les chercheurs, l’origine de la dépression ne se situe donc pas seulement dans le cerveau, mais se caractérise par des anomalies de la réponse immunitaire. À terme, cette découverte pourrait conduire à l’identification de biomarqueurs du TDM, ce qui améliorerait le diagnostic et permettrait la mise au point de traitements plus ciblés. 

    Cette avancée ouvre la voie à un nouveau modèle de médecine de précision pour la recherche en psychiatrie, estime le professeur Jinju Han, l’un des auteurs, dans un communiqué. Nous pensons qu'elle contribuera activement à la découverte de biomarqueurs et au développement de nouveaux médicaments.

     

     

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