Pneumologie
Cancer du poumon : analyse mondiale des facteurs de risque
L’incidence du cancer du poumon et sa mortalité sont principalement déterminées par la consommation de tabac, mais d’autres facteurs de risque interviennent tels que le terrain génétique, l’inflammation pulmonaire et la pollution atmosphérique.
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Une revue très complète de la littérature publiée dans l’European Respiratory Journal fait le point sur les facteurs de risque de cancer du poumon et les resitue dans une perspective mondiale. Les auteurs rappellent évidemment le rôle de la cigarette, facteur principal de survenue du cancer du poumon, mais ils insistent également sur le rôle des autres formes de tabac : la pipe, le cigare, ainsi que le tabagisme passif.
Gènes candidats
En dehors du tabac, il existe d’autres facteurs de risque, en particulier l’existence d’un terrain génétique. La présence de certains gènes candidats est maintenant considérée comme un facteur favorisant le développement d’un cancer, une histoire familiale de cancer du poumon s’associant à ce facteur de risque. On commence à connaître ces gènes dont une dizaine a été identifiée.
Il faut donc apprendre à faire la généalogie des cancers de façon plus systématique chez les patients atteints d’un cancer du poumon, et à être plus attentif aux symptômes respiratoires dans la prise en charge d’un patient dont un proche est mort d’un cancer du poumon, d’autant plus s’il est fumeur.
Concernant l’alimentation, les auteurs de l’article reconnaissent qu’il existe peu de données de qualité pour l’incriminer en tant que facteur de risque. En particulier les études sur la consommation importante de viande grillée sont contradictoires, le facteur tabac écrasant très souvent le risque alimentaire. Par ailleurs, quelques rapports s’accordent pour dire qu’une consommation excessive de café n’est pas une bonne chose pour la carcinogenèse pulmonaire.
Pollution aux microparticules
L’inflammation chronique du poumon semble aussi entraîner un sur-risque de cancer, en particulier les séquelles d’une autre maladie telle que la fibrose pulmonaire, la tuberculose, ainsi qu’une radiothérapie thoracique pour un cancer du sein ou un lymphome.
Enfin les auteurs pointent le lien significatif existant entre la pollution atmosphérique aux microparticules et le cancer du poumon, une augmentation du risque de 30 % ayant été mise en évidence.
D’après un entretien avec le Pr Christos Chouaid, pneumologue, CHIC de Créteil
