Rhumatologie
Lombalgie : les myorelaxants pas vraiment efficaces
Couramment prescrits dans les lombalgies aiguës, les myorelaxants seraient largement inefficaces à long terme pour traiter les douleurs lombaires.
- catinsyrup/iStock
Si la lombalgie aiguë, ou lumbago, se guérit mieux en continuant à garder une activité, la prescription de myorelaxants est courante, parmi lesquels des benzodiazépines et des décontracturants non-benzodiazépines.
Pourtant, selon une nouvelle étude publiée dans le BMJ, ces myorelaxants non-benzodiazépines ne sont pas toujours efficaces pour soulager à long terme les patients souffrant de lombalgie aiguë.
Pas d’effets autres qu’à court terme
Ces conclusions font suite à la méta-analyse Cochran de 31 études portant sur l’efficacité des myorelaxants, et impliquant plus de 6 500 participants. Les résultats suggèrent que dans les deux premières semaines de traitement, les décontracturants non-benzodiazépines réduisent davantage la lombalgie aiguë que dans le groupe témoin mais sans impact significatif sur le handicap.
Ces molécules agiraient en réduisant les spasmes musculaires. Parmi cette classification, se trouve les décontracturants non-benzodiazépines, qui agiraient sur la moelle épinière ou le tronc cérébral du patient. La cyclobenzaprine, le carisoprodol et la métaxalone en sont des exemples.
Pas d'effet cliniquement significatif
Toutefois, bien que ces médicaments aient des résultats statistiquement significatifs, le degré de leur efficacité est très faible, pointe la méta-analyse. Les résultats montrent que leur effet est trop faible pour atteindre les seuils cliniques significatifs.
De plus, de la troisième à la treizième semaine de traitement, aucune réduction de la douleur n'a été observée dans le groupe traité par rapport au groupe témoin. Cela suggère que les décontracturants non-benzodiazépines auraient un avantage par rapport aux traitements sans myorelaxant, mais seulement dans les deux premières semaines de traitements.
Des effets indésirables
Autre constat soulevé par la méta-analyse : la prise de décontracturants autres que les benzodiazépines en cas de lombalgie aiguë est associée à un risque accru d'effets indésirables, mais pas d'effets graves, par rapport à un groupe témoin.
Selon les auteurs, ces conclusions, bien que significatives, n'affecteront probablement pas la pratique clinique en raison de la faible qualité des données. Ils plaident toutefois pour la réalisation d’"essais contrôlés versus placebo de grande envergure, de haute qualité" pour "pour résoudre les incertitudes concernant l'efficacité et l'innocuité des myorelaxants dans les douleurs lombaires".
"Nous encourageons les cliniciens à discuter de cette incertitude quant à l'efficacité et à l'innocuité des myorelaxants avec les patients, en partageant des informations sur la possibilité d'un bénéfice valable dans la réduction de la douleur mais un risque accru de subir un événement indésirable non grave, afin de leur permettre de faire des décisions de traitement", concluent-ils.











