Gynéco-obstétrique

Endométriose : une testostérone basse pendant le développement fœtal ?

De faible taux de testostérone pendant la grossesse modifieraient le développement du système reproducteur du fœtus.

  • Pornpak Khunatorn/istock
  • 11 Mai 2021
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    L’endométriose est une maladie encore méconnue. Si elle touche aujourd’hui près d’une femme sur dix, ses causes sont floues. Des travaux de l’université canadienne Simon Fraser apportent de nouvelles pistes.

    Dans Evolution, Medicine and Public Health, ils montreraient qu’un manque de testostérone au moment du développement fœtal pourrait expliquer l’apparition de la maladie. L’analyse de données issues de différentes études scientifiques les a conduit à cette conclusion.

    Des modifications de l’appareil reproducteur pendant la grossesse

    "De faible taux de testostérone au moment du développement précoce constituent la plus forte corrélation connue avec l’endométriose, et ses effets pourraient expliquer la majeure partie des symptômes", indique Bernard Crespi, co-auteur de l’étude.

    Avec ses collègues, il constate que les femmes souffrant d’endométriose se sont développées avec des taux de testostérone bas dans l’utérus de leur mère, lorsqu'elles étaient à l'état de fœtus. Cette faible quantité d’hormone provoque des modifications dans le développement de l’appareil reproducteur qui se traduisent ensuite par l’apparition de l’endométriose.

    Un changement de point de vue

    "C’est très commun que les chercheurs s’intéressent uniquement aux oestrogènes en tant qu’hormone femelle, et à la testostérone en tant qu’hormone mâle, mais en réalité, ces deux hormones sont importantes pour tous les humains", souligne Ben Trumble, professeur assistant en évolution humaine et changement social au sein de l’université de l’Arizona. Dans cette étude canadienne, les chercheurs ont décidé d’aller au-delà de cette perception binaire et de s’intéresser à toutes les hormones et à leur impact sur la santé féminine.

    Cette nouvelle conception est importante pour la compréhension de l’endométriose, mais pas seulement, leurs conclusions apportent un nouvel éclairage sur d’autres pathologies, comme le syndrome des ovaires polykystiques. "Ce trouble est lié à un taux trop élevé, plutôt que trop faible, de testostérone en période pré-natale, souligne Bernard Crespi. Nous montrons que les causes du syndrome des ovaires polykystiques sont à l’opposé de celles de l’endométriose."

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