Covid-19 : les sorties de route de nos décideurs se poursuivent

Tous les samedis, après avoir écrit cet éditorial, je me demande toujours ce que la pandémie et ses servants vont bien pouvoir inventer pour m’inspirer… Et toutes les semaines je suis sidéré par le choix qui s’offre à moi. Cela ne s’arrêtera donc jamais…

Par exemple, cette semaine, j’aurai pu disserter sur le choix du slogan de notre premier ministre pour nous faire mieux avaler le pilule du confinement troisième version : « confinez – sortez »… version édulcorée de la décision administrative, pas toujours aisé à comprendre : « Dedans avec les miens, dehors en citoyen. »

J’aurais pu choisir aussi la note diffusée samedi pour « résumer » les autorisations de sortie. Une première version ahurissante de bêtise administrative… Vite retirée parce que, même le samedi matin, des gens censés travaillent. Ceci, pour le plaisir de vous citer Coluche ; vous l’avez probablement entendu des dizaine de fois, mais pour ceux qui auraient oublié, je ne résiste pas à ce plaisir… Il disait « Tu installes des technocrates au milieu du désert, trois mois plus tard ils importent du sable ! ». Peut-être un peu éculé mais tellement d’actualité.

Non cette semaine, il y a plus graves que ces élucubrations administratives : tous ces officiels, ministres en tête, qui expliquent depuis samedi que, pendant ce faux confinement, il faut en profiter pour « faire du sport »… pour sa santé ! Détruisant ainsi les efforts de centaines de médecins du sport qui tentent, depuis plus de dix ans, d’expliquer que l’association « sport / Santé » est stupide et dangereuse.

Alors que le bon message, d’une importance considérable pour nous tous, aurait été  que « l’activité physique, si possible légère et quotidienne, est LE médicament universel du 21ème siècle ». Capable de prévenir la plupart des maladies, voire les améliorer ; un médicament sans contre-indication, ni effets secondaires ; qui plus est gratuit !

Alors que les spécialistes savent tous que le sport peut tuer –  en dehors du dopage, des commotions des sports de lutte, et des troubles psy -  et qu’il fait pratiquement toujours de vilains vieux, en raison du dépassement qu’il induit et de la répétitivité des gestes pour devenir parfait. 

Les études sont tout aussi nombreuses, et souvent cachées, que celles qui mettent en évidence les bienfaits de l’exercice physique. Un exemple presque caricatural : vous prenez des malades atteints d’insuffisance coronarienne, en menace d’infarctus du myocarde. Deux façons de les traiter : Soit la façon classique, avec   la pose d’un « stent », petit ressort que l’on pose dans l’artère, ce qui a pour effet d’aider la circulation. Soit la prescription d’une activité physique modérée et quotidienne. Quand on regarde les résultats au bout de 6 mois, ils sont strictement les mêmes…  Incroyable non !

Vous me direz pourquoi pose-t-on encore des stents ? Tout simplement parce que la culture de l’exercice physique quotidienne est souvent mal respectée, alors que le geste technique est simple et rassurant. Signalons que la pratique du sport chez ces malades peut se révéler mortelle.

Un autre exemple ? L'activité physique peut diminuer le taux de mortalité par cancer du sein de 40 % chez des patientes qui font 150 minutes d'exercice par semaine.  Toutefois, selon les responsables de l’étude, seulement 13% des femmes atteintes de cancer atteignent ce but. Encore une fois pour un problème de culture alors que les enjeux sont colossaux.

Culture parce qu’elles assimilent souvent, comme leurs médecins d’ailleurs, l’activité physique à la pratique du sport, impossible pour ces femmes malades, souvent épuisées. Pourtant il ne s’agit que de marcher quelques dizaines de minutes tous les jours… Celles qui y parviennent renaissent !

Alors entendre encore et encore, le mauvais message de sport égale santé, sur tous les médias, va décourager plus d’un de ces médecins qui se battent dans toutes les disciplines… médicales !

Autre interprétation douteuse, tout aussi graves que la confusion sport santé, le retrait du vaccin d’Astra Zeneca pour thromboses. Les spécialistes des artères et de la coagulation sont tombés par terre en entendant les chiffres : 40 thromboses chez 5 millions de gens ayant reçu le vaccin, soit 1 cas pour 100 000… alors que l’incidence dans la population normale est de 1,8 pour mille ! 40 cas en trois mois alors qu’on aurait pu en attendre 2 250 pendant la même période. Cet incident montre que l’application stupide du principe de précaution est aussi précise chez certains médecins que chez les technocrates. 

Les principaux pays européens ont vite fait volte-face. Mais le mal était fait et le vaccin pratiquement condamné par l’opinion publique des mêmes pays.

Précisons que le Danemark persiste dans son retrait. Ils essaient peut-être de prouver l’effet protecteur du vaccin contre les thromboses… Quand on analyse bêtement les chiffres on peut s’attendre à tout !