Neurologie

Toxoplasmose : elle pourrait augmenter les risques de cancer du cerveau

Toxoplasma gondii, l’agent pathogène responsable de la toxoplasmose, serait statistiquement associé au gliome, une forme agressive de tumeur cérébrale. 

  • Dr_Microbe/istock
  • 14 Janvier 2021
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    Nombreuses sont les personnes à l’avoir contractée sans même s'en rendre compte : la toxaplasmose est une infection due au parasite Toxoplasma gondii, présent dans la viande mal cuite, ou les aliments mal lavés. L’Assurance maladie estime que 80% de la population est infectée sans développer aucun symptôme. Néanmoins, la maladie peut être grave chez des personnes immunodéprimées ou pour le foetus, lorsque la femme enceinte est contaminée.

    Dans l'International Journal of Cancer, des chercheurs ont constaté qu’elle pourrait avoir d’autres conséquences à long terme. D’après eux, il y a une association significative entre l’infection par ce parasite et le risque de gliome, une tumeur agressive du cerveau. 

    Des résultats à interpréter avec prudence 

    L’équipe scientifique, dirigée par James Hodge et Anna Coghill, a examiné deux cohortes de patients pour parvenir à ces conclusions : au total, cela représente plus de 700 personnes. L’infection par le parasite a été déterminée par la présence d’anticorps. En comparant les personnes infectées et les non-infectées, les chercheurs ont constaté une association statistiquement significative entre la présence d’anticorps liés à Toxoplasma gondii et l’apparition d’un gliome. "Nos résultats suggèrent que les personnes les plus exposées au parasite T. gondii ont plus de risques de développer un gliome", souligne Anna Coghill.

    Avec son collègue, ils interprètent ces résultats avec prudence : "il est nécessaire de préciser que le risque absolu d’être diagnostiqué d’un gliome demeure très faible", insiste-t-elle. James Hodge ajoute que les résultats ne veulent pas dire que le parasite provoque un cancer dans tous les cas. "Certaines personnes qui ont un gliome n’ont pas d’anticorps liés à T. gondii., et vice versa." 

    Un futur outil de prévention ? 

    Anne Coghill ajoute qu’il est nécessaire de poursuivre les recherches pour confirmer, ou infirmer, ces résultats dans des groupes de patients plus vastes et plus variés. Si de nouvelles recherches prouvent le lien entre le gliome et l’infection par ce parasite, des politiques de prévention pourraient être mises en place. "Ce serait la première opportunité concrète de prévention de cette tumeur cérébrale agressive", soulignent les auteurs.

    La toxoplasmose est une maladie fréquente et il est vrai que le parasite peut être retrouvé dans le cerveau et y créer des inflammations. Un lien statistique identique est discuté entre la toxoplasmose et la schizophrénie, mais lien ne veut pas dire causalité, en particulier dans une étude rétrospective. Chaque année, environ 5 000 adultes seraient diagnostiqués avec un gliome en France. 70% des cas concernent des personnes âgées de 45 à 70 ans. 

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