Infectiologie
Covid-19 : le molnupiravir bloquerait le virus en 24 heures
Un antiviral, appelé MK-4482 / EIDD-2801 ou molnupiravir, montre in vitro et sur des modèles animaux une efficacité contre le nouveau coronavirus et permettrait de bloquer la transmission du virus en seulement 24 heures.
- okskaz/istock
Cela pourrait devenir une arme dans la bataille contre la Covid-19 : un antiviral pourrait réduir le risque de développer une forme grave, empêcher la transmission du virus et diminuer la durée de la phase infectieuse.
Ce médicament à administration orale, nommé MK-4482 / EIDD-2801 ou Molnupiravir, a été testé in vitro et sur des furets. Dans Nature Microbiology, les scientifiques à l’origine de cette recherche présentent leurs résultats.
Une étude réalisée sur des furets
Dans cette expérience, six furets ont été infectés par le coronavirus. Trois d’entre eux ont reçu une dose du médicament, les autres ont eu une injection de placebo. Chacun de ces animaux a été placé avec deux autres furets n’ayant été ni infecté ni traité contre le virus.
Au bout de quatre jours, tous les animaux ayant été en contact avec le groupe placebo ont été contaminés. En revanche, après huit jours de tests quotidiens, les chercheurs n’ont constaté aucune contamination parmi les animaux ayant été placés avec les furets traités.
Un médicament aux multiples bénéfices
"C’est la première démonstration de l’efficacité d’un médicament oral pour bloquer la transmission du SARS-CoV-2", explique Richard Plemper, l'un des auteurs de cette recherche. Ce n’est pas le seul intérêt de ce traitement : il permet également de bloquer l’évolution de la maladie et ainsi empêcher l’apparition de formes graves et il réduit la durée de la phase infectieuse, ce qui diminue l’impact émotionnel et socio-économique de la pathologie.
En France, les personnes diagnostiquées positives doivent rester au minimum sept jours en quarantaine. La période d’isolement peut être prolongée si le patient souffre encore de fièvre.
Un médicament destiné à soigner la grippe
Au départ, le Molnupiravir a été développé pour soigner la grippe et empêcher la réplication du virus. En avril 2020, des chercheurs ont voulu tester son efficacité sur le nouveau coronavirus : leur étude montre qu'il permet de prévenir mais aussi de réduire les lésions pulmonaires chez des souris infectées par la Covid-19.
Cette nouvelle étude n’a pas été réalisée sur des furets par hasard. "Nous pensons que les furets ont un intérêt dans la modélisation de la transmission car ils diffusent rapidement le SARS-CoV-2, mais ne développent généralement pas de formes graves, ce qui ressemble à la diffusion du virus chez les jeunes adultes", précise l’auteur principal de l’étude, Dr Robert Cox. Des essais cliniques ont d’ores et déjà été lancés sur des humains, mais il faudra patienter encore pour obtenir des résultats : les premières données devraient être disponibles à partir de mai 2021.
Au 7 décembre 2020, la Covid-19 a provoqué plus de 1,5 millions de décès à travers le monde. En France, près de 2,3 millions de personnes l’auraient contractée, plus de 55 000 en sont décédées, d'après les dernières données de Santé Publique France.











