Diabétologie

Metformine : des impuretés dans certains médicaments hors Europe

Des traces d'impuretés ont été découvertes dans quelques lots de metformine commercialisés hors UE, a annoncé l'ANSM vendredi 6 décembre. 

  • Kwangoozaa/iStock
  • 12 Décembre 2019
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    En France, où 3,7 millions de personnes suivent un traitement médicamenteux pour le diabète (soit 5,4% de la population), la metformine est régulièrement utilisée dans la prise en charge de cette maladie. Or, à l’heure actuelle, ces médicaments sont analysés pour vérifier leur qualité. Car des traces d’impureté ont été découvertes dans quelques lots commercialisés hors de l’UE, a annoncé l’Agence du médicament (ANSM) vendredi 6 novembre.

    Pas de panique toutefois puisque ces impuretés, nommées NDMA, ont été retrouvées “à un niveau inférieur” auquel on peut être exposé naturellement via l’eau et la nourriture, explique l’ANSM sur son site. Aussi, l’agence “recommande aux patients diabétiques de ne pas interrompre leur traitement à base de metformine car les risques d’une interruption de traitement sont plus importants que ceux qui seraient liés aux traces éventuelles d’impuretés.” 

    En effet, “une interruption de votre traitement risquerait de déséquilibrer votre diabète et provoquer rapidement une hyperglycémie, qui se manifesterait par une sensation de soif, des somnolences et une vision floue. Les complications à long terme d’un diabète non contrôlé comprennent des maladies cardiaques, des problèmes neurologiques, des lésions des reins, des problèmes oculaires et des lésions au niveau des pieds pouvant entrainer une amputation”, rappelle l’ANSM.

    Des molécules classées comme cancérogènes probable

    Pendant l’été 2018, des impuretés nitrosamines ont été découvertes dans des lots de médicaments de la classe des sartans (médicaments contre l’hypertension). Depuis, des investigations sont conduites partout dans le monde sur d’autres médicaments. Ces dernières ont révélé la présence de NDMA dans des médicaments à base de metformine.

    L’ANSM demande aux laboratoires d’effectuer des analyses sur les médicaments spécifiquement concernés. Les résultats d’analyses seront révélé au grand public, est-il précisé. Enfin, dans son communiqué, l’ANSM assure aux médecins qu’ils peuvent “continuer de prescrire des médicaments à base de metformine dans la prise en charge du diabète”. Et de conclure : “Nous vous invitons également à rappeler à vos patients les risques d’une interruption de traitement antidiabétique.” Selon l’Agence européenne du médicament (EMA), ces molécules NDMA, dont la présence est sans doute liée à un problème dans le procédé de la fabrication des médicaments, sont classées comme cancérogènes probables chez l'homme. 

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