Chirurgie

Maladies rares : les prothèses mammaires en silicone augmentent le risque

Comparativement à la population générale, les femmes recevant des implants mammaires en silicone ont présenté un risque accru développé des maladies rares, comme le syndrome de Sjögren, la sclérodermie et la polyarthrite rhumatoïde.

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  • 18 Septembre 2018
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    Les femmes qui ont des implants mammaires en silicone ont plus de risques de développer des maladies rares et des cancers de la peau, rapporte une étude publiée dans Annals of Surgery. C’est la plus grande recherche jamais menée sur le sujet.
     
    Pour en comprendre l’enjeu, un retour en arrière s’impose. Au début des années 1990, la FDA (l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) a interdit l'utilisation d'implants mammaires en silicone en réponse aux préoccupations du public concernant les risques pour la santé. On parlait alors de possibles cancers, des maladies du tissu conjonctif et des maladies auto-immunes. Suite à cette mesure, des recherches ultérieures n'ont pourtant révélé aucun lien entre les implants mammaires et lesdites maladies. En 2006, la FDA a donc approuvé les implants remplis de gel de silicone de deux fabricants (Allergan et Mentor Corp), stipulant qu’ils devaient en parallèle mener des études pour surveiller les résultats à long terme sur la santé et la sécurité des patientes.


    Syndrome de Sjögren, sclérodermie et polyarthrite rhumatoïde

    Dans ce cadre, les chercheurs ont analysé les données médicales de près de 100 000 patientes. Plus de 80 000 ont reçu des implants en silicone ; les autres ont eu des implants remplis de solution saline stérile. 72% des participantes ont eu recours à une augmentation mammaire primaire, 15% une augmentation de reprise, 10% une reconstruction mammaire primaire et 3% une reconstruction de reprise.

    Comparativement à la population générale, les femmes recevant des implants en silicone ont présenté un risque accru développé des maladies rares. Le syndrome de Sjögren, dont le risque est environ huit fois plus élevé ; la sclérodermie, dont le risque est sept fois plus élevé ; et la polyarthrite rhumatoïde, dont le risque est environ six fois plus élevé. Le risque de mélanome, un type grave de cancer de la peau, était aussi presque quatre fois plus élevé, tout comme le risque de mortinatalité (4,5 fois plus élevé).


    Un risque plus élevé de complications chirurgicales

    Comparativement aux implants remplis de solution saline, les implants en silicone étaient également liés à un risque plus élevé de complications chirurgicales. Il s'agissait notamment d'une contracture capsulaire (cicatrice autour de l'implant), qui s'est produite à un taux de 5% avec les implants en silicone contre 2,8 % avec les implants remplis de solution saline. La contracture capsulaire s'est produite dans 7,2 % des cas d'augmentation mammaire primaire et a été la raison la plus courante de réopération dans ce groupe.

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