Pneumologie

Osimertinib en 1ère ligne dans les CNPC mutés EGFR : une alternative thérapeutique?

La diminution de près de 50% du risque de progression des cancers bronchiques non à petites cellules mutés EGFR, avec l’Osimertinib en première intention constatée dans l’étude FLAURA pourrait conduire à un changement de stratégie thérapeutique. D'après un entretien avec le Pr F.Barlesi, Marseille.

  • tashatuvango/epictura
  • 21 Décembre 2017
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    Flaura est une étude double aveugle, phase 3, publiée dans le NEJM. Elle a été menée chez 556 patients porteurs de cancers bronchiques mutés EGFR T 790 M, d’emblée métastatiques, et n’ayant reçu aucun traitement préalable. Ces patients ont donc reçu soit l’Osimertinib, soit le traitement de référence  ( gefitinib ou erlotinib) en première intention. Les données biologiques suggéraient que donner l’Osimertinib plus précocemment pourrait prévenir ou décaler l’apparition de la mutation T 790 M.

    L’étude a atteint son objectif principal : la médiane de survie sans progression est augmentée de 8,7 mois : elle passe de 10,2 mois avec le traitement standard à 18,9 mois avec l’Osimertinib, soit un HR de 0,46. Fabrice Barlesi, chef du service d’oncologie multidisciplinaire et innovation thérapeutique, Aphm, trouve ce résultat très encourageant par l’intensité du résultat.

    Meilleure tolérance, meilleur taux de réponse

    Le profil de tolérance a également été étudié. Il en résulte qu’il est au moins aussi bon qu’avec un traitement standard. Les effets secondaires graves sont moins importants (32% versus 41%). On a observé une toxicité cutanée et des trouble digestifs, qui sont dans la majorité des cas, contrôlés par des traitements complémentaires. Les patients avaient tous la mutation activatrice de l’EGFR. Les taux de réponse ont été supérieurs à 80%, soit une amélioration de 27% de la probabilité de réponse. Cela conduit à envisager l’Osimertinib en traitement de première intention puisqu’il se montre plus efficace dans toutes les situations, avec une meilleure tolérance.

    Vers un changement de stratégie

    Face à ces résultats, l’Osimertinib apparait donc comme une monothérapie de première intention dans le cancer bronchique non à petites cellules avec mutation EGFR. Ces résultats correspondent à l’objectif de l’étude mais, concernant la survie globale, il faut encore rester prudent. La mutation EGFR est conservée sur l’ensemble des sites métastatiques. La quasi-totalité des tumeurs va progresser à plus ou moins long terme.

    En conclusion, pour Fabrice Barlesi, l’étape suivante est l’analyse des mécanismes de résistance impliquant la voie de l’EGFR pour la contourner et contrer ces mécanismes. Plusieurs essais cliniques sont actuellement activés, en France.

    Ecoutez...
    Fabrice Barlesi, chef du service d’oncologie multidisciplinaire et innovation thérapeutique, Aphm, Marseille : « Les résultats montrent que l'étude a atteint son objectift principal avec une amélioration de la survie sans progression..

     

     
     

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